Entreprises & Décideurs
Corporate management: information pour les dirigeants

Entreprises & Décideurs

Accueil
Envoyer à un ami
Version imprimable

Le laboratoire Servier sanctionné par Bruxelles





Après le scandale du Mediator, le laboratoire Servier est de nouveau sous les projecteurs de la justice, mais cette fois ce n’est pas pour une question médicale : la Commission Européenne l’aurait épinglé pour une tentative de mettre un frein à la sortie d’un médicament générique correspondant à un traitement dont il détient le brevet. Une technique qui permet de garantir les ventes très utilisées par les géants de la pharmacie.



cc/Flickr/mattza
cc/Flickr/mattza
Un médicament tombe dans le domaine générique 20 ans après sa première commercialisation, et ce dans le monde entier. Passé ce délai, n’importe quel laboratoire a le droit de produire la même molécule qui était avant protégée par un brevet ; c’est ce qu’on appelle les médicaments « génériques », moins chers et surtout remboursés par la sécurité sociale.
 
Ces génériques représentent toutefois une menace pour les laboratoires pharmaceutiques en termes de chiffre d’affaires. En effet, non seulement les génériques sont moins chers mais en plus les politiques publiques tendent à faire préférer les génériques aux médicaments dits « princeps » afin de réaliser des économies sur les dépenses de santé. Ainsi, en général, les ventes d’un médicament princeps chutent de près de 80% dans le mois qui suit la mise sur le marché du médicament générique.
 
Ainsi, on peut aisément comprendre que certains laboratoires essayent de freiner la production et la commercialisation des génériques ; mais cette pratique est illégale et les autorités sont de plus en plus regardantes concernant ces faits.
 
Le laboratoire Servier n’est pas le seul à avoir utilisé des techniques pour retarder la mise sur le marché d’un générique, en l’occurrence la version générique de son traitement contre l’hypertension appelé Coversyl. Toutefois, l’amende à laquelle il a été condamné est exemplaire : 331 millions d’euros.
 
La Commission européenne reproche au laboratoire français non seulement des accords avec des laboratoires produisant des génériques afin que ceux-ci retardent la sortie de leur version du Coversyl mais également l’achat de divers brevets. Un achat dont le but était justement d’empêcher certains de ses concurrents de produire leur version du Coversyl.
 


9 Juillet 2014