Allemagne : ultimatum pour plus de femmes à la tête des entreprises




La question de l’égalité hommes femmes chez les cadres dirigeants a pris un tournant inattendu en Allemagne : la ministre allemande de la Famille, Katarina Barley, a haussé le ton contre les grands groupes allemands mercredi 16 août 2017. Elle a tout simplement dicté un ultimatum : soit les entreprises nomment plus de femmes à leur tête soit le gouvernement prendra des mesures coercitives pour les contraindre de le faire.



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Les entreprises allemandes ont déjà une obligation : au moins 30 % du conseil de surveillance des plus grosses entreprises allemandes cotées en Bourse, une centaine, doit être de sexe féminin. Une loi entrée en vigueur en janvier 2016 les y oblige et, semble-t-il, les entreprises allemandes ont joué le jeu.

Sauf qu’elles ne sont pas allées plus loin que ce que dit la loi : selon l’Institut économique DIW cité par L’Express, dans les directoires des 106 plus grosses entreprises d’Allemagne il n’y a que 6,5 % de femmes. C’est insuffisant pour le Parti Social-Démocrate, le SPD, qui fait partie de la coalition avec la CDU, le parti d’Angela Merkel.

La ministre allemande de la Famille, issue justement du SPD, a donc décidé de mettre un ultimatum : elle donne aux entreprises allemandes un an au maximum pour faire augmenter la part de femmes dans les directoires des entreprises à un niveau convenable. « Si rien n’est fait, nous interviendront par la loi » a-t-elle ajouté lors d’un entretien au groupe de journaux Redaktionsnetzwerk Deutschland.

Il est évident que la ministre ne manquera pas d’appliquer sa menace si le nombre de femmes n’augmente pas considérablement. Mais l’annonce de cet ultimatum pourrait également n’être que l’effet de la campagne pour les élections de septembre 2017 qui se joue en Allemagne : le SPD est en difficultés et pourrait, avec cette menace envers les grandes entreprises, recueillir quelques voix des féministes.


16 Aout 2017