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Les importations chinoises précipitent le déclin du secteur manufacturier français





Selon une étude de la Banque de France, environ 13 % du déclin de l’emploi manufacturier en France de 2001 à 2007 serait imputable aux importations chinoises.



Pour moins souffrir des importations chinoises, la France doit exporter davantage

On s’en doutait, la Banque de France le confirme : la concurrence des importations chinoises a bel et bien un impact sur le tissu productif français, et cet impact est largement négatif. Cependant, il serait faux de d’affirmer que dans cette triste réalité, la Chine est la seule responsable. En effet, la spécificité des relations commerciales entre la France et la Chine résulte non seulement du fort taux de croissance des exportations chinoises à destination de la France mais aussi du fort déficit de la balance commerciale française. En d’autres mots, moins la France vend de ses produits à l’étranger, plus les effets négatifs des importations sur sa balance commerciale sont visibles.

Si l’on dresse un parallèle entre la croissance de l’emploi local en France et l’évolution de l’indice d’exposition à la concurrence des importations en provenance de Chine sur la période 1995-2007, on constate une relation très négative en ce qui concerne l’emploi dans le secteur manufacturier. Un effet négatif (bien que de moindre ampleur) s’observe également sur l’emploi en dehors du secteur manufacturier.

Les importations chinoises ont redonné du pouvoir d’achats aux consommateurs français

S’agissant des chiffres, sur la période 2001-2007 les importations chinoises on fait un bond, leur volume (en dollars) rapporté au nombre de travailleurs du secteur manufacturier en France donnant un ratio de 1000 : 1. Un effet amplifié par une baisse d’environ 6 points de pourcentage de la croissance de l’emploi au niveau local. Par ailleurs, les économistes de la Banque de France ont découvert que sur un horizon de six ans, la destruction locale de dix emplois dans le secteur manufacturier aboutissait à la disparition de six emplois environ dans le secteur non exportable.

Mais il serait faux d’affirmer que l’impact des importations chinoises sur l’emploi et les salaires en France a été exclusivement négatif. Pour donner un aperçu plus global des conséquences de ce phénomène, il faudrait mesurer les gains capturés par les consommateurs, à savoir les économies qu’ils ont pu faire en achetant des produits chinois, évidemment moins chers que leurs équivalents fabriqués en France. Il conviendrait également d’intégrer les firmes utilisatrices de biens intermédiaires importés – dont les gains de productivité bénéficient également aux consommateurs.


27 Février 2018