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Vincent Bolloré en garde à vue prolongée pour des soupçons de corruption en Afrique





L'industriel français, Vincent Bolloré, a été placé en garde à vue mardi 24 avril. Mais cette dernière a été prolongée. L'homme d'affaires de 66 ans est visé par une enquête sur les soupçons de corruption entourant l'obtention par son groupe de concessions portuaires en Afrique de l'Ouest.



Vincent Bolloré et deux cadres du groupe en garde à vue dans une enquête sur des soupçons de corruption

Vincent Bolloré est en garde à vue depuis mardi 24 avril, à Nanterre, dans l'enquête sur des soupçons de corruption entourant l'obtention par son groupe de concessions portuaires en Afrique de l'Ouest.  Le milliardaire de 66 ans est ainsi entendu dans les locaux de la police anticorruption où sa garde à vue a été prolongée.

L'homme d'affaires n'est pas le seul à être soupçonné. Ainsi, deux cadres du groupe sont également entendus à Nanterre depuis mardi matin : le responsable du pôle international de Havas, Jean-Philippe Dorent, et le directeur général du groupe Bolloré, Gilles Alix. Enfin, Francis Perez, président du groupe Pefaco, société spécialisée dans l'hôtellerie et les jeux et très implantée en Afrique, est également gardé à vue.
 

Déterminer le rôle du groupe Bolloré et de sa filiale Havas dans deux élections présidentielles

Les juges d'instruction Serge Tournaire et Aude Buresi souhaitent ainsi déterminer si le groupe Bolloré a utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Havas pour obtenir la gestion des ports de Lomé, au Togo, et de Conakry, en Guinée. Plus précisément, l'enquête s'intéresse aux campagnes présidentielles victorieuses menées en 2010 par Alpha Condé en Guinée, et par Faure Gnassingbé au Togo, tous deux alors conseillés par Havas. Dans un communiqué transmis mardi, le groupe Bolloré a démenti avoir commis des irrégularités en Afrique, où il gère 16 terminaux portuaires.

Pour rappel, Vincent Bolloré est encore aux commandes du groupe Bolloré mais qui a récemment cédé les rênes de Vivendi à son fils Yannick. L'industriel breton a redressé au début des années 1980 le groupe familial, fondé en 1822. La méthode qui l'a rendue célèbre est simple : une entrée discrète au capital du groupe visé, avant d’en devenir peu à peu le premier actionnaire, puis d’en prendre le contrôle en réclamant des sièges au conseil d’administration. Une prise en main qui s’accompagnait en général de l’installation d’hommes de confiance aux commandes, à l’image d’Havas, dirigé donc depuis 2013 par son fils cadet.


25 Avril 2018