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Congé individuel de formation : le dispositif est à revoir, selon la Cour des comptes





La Cour des comptes vient de rendre public un référé adressé fin juillet 2017 à Muriel Pénicaud, la ministre du Travail. Il contient plusieurs recommandations majeures.



Mettre les congés individuels de formation au service de l’économie locale

La Cour des comptes prône tout d’abord une réorientation du dispositif de congé individuel de formation (CIF). Souvent perçu comme un outil de remédiation aux faiblesses de la formation initiale ou de l’orientation scolaire, le CIF ne tient pas assez compte des dynamiques du marché de l’emploi : en particulier, des « métiers de demain », estiment les auteurs du référé. Ils appellent donc le législateur à réorienter le CIF pour qu’il serve à combler les besoins en compétences des entreprises. Et pour que les bénéficiaires en tirent le meilleur parti, le CIF devrait être utilisé pour favoriser des parcours longs.

Pour opérer ce recentrage, il faudrait, selon la Cour des comptes, identifier au préalable les métiers en tension et repérer les métiers en émergence. Ce travail devrait être réalisé en lien étroit avec les acteurs locaux de l’emploi. Et pour que les conseillers accordant les CIF soient efficaces au maximum, les organismes paritaires au titre du congé individuel de formation (Opacif) devraient les former aux réalités du marché du travail.

Rendre le CIF plus accessible et plus utile

Autre volet de ce dépoussiérage du CIF : en finir avec les formations fantaisistes, telles la sophrologie ou le yoga. La Cour des comptes rappelle que leur présence est permise par la législation en vigueur : l’alinéa 3 de l’article L. 6322-1 du Code du travail stipule qu’une des visées possibles du CIF est de permettre à son bénéficiaire de « s'ouvrir plus largement à la culture, à la vie sociale et à l'exercice des responsabilités associatives bénévoles ». Exit les activités à caractère personnel, le CIF doit être une passerelle vers « des formations qualifiantes correspondant à un projet professionnel précis et pour lequel existent des débouchés », estiment les auteurs du référé.

Le CIF doit enfin devenir plus accessible. Pour y parvenir, il faudrait promouvoir les formations se déroulant en dehors du temps de travail. Car pour la majorité des entreprises, assurer un fonctionnement normal de la société en l’absence d’un ou plusieurs collaborateurs s’avère irréaliste.


17 Octobre 2017