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Le marché français de l'immobilier diagnostiqué





Les résultats d'une enquête menée récemment par le magazine international The Economist tablent sur une surestimation de la valeur marchande de l'immobilier en France. Les loyers surévalués à 50 % et les prix de vente dont la valeur réelle est augmentée de 35 % ont permis à l'Hexagone de devancer la Belgique et de devenir l'un des pays en Europe et au monde où les tarifs sont les plus survalorisés.



Le marché français de l'immobilier diagnostiqué

La France, numéro un en Europe

L'Hexagone prend une longueur d'avance par rapport à la Belgique, dont la valeur immobilière était la plus surcotée en Europe il y a de cela quelques mois. Malgré une légère baisse des prix enregistrée de -1,9 % en 2012, notamment sur l'immobilier ancien, le marché se maintient à des prix exorbitants. Les enquêtes réalisées par le magazine international The Economist sont basées sur les prix des loyers pratiqués en général et le rapport entre le pouvoir d'achat des ménages et les prix annoncés pour la vente des maisons. Ainsi, la France serait largement devant l'Allemagne et l'Espagne en matière d'immobilier surcoté. La situation restera inchangée en 2013, tant les possibilités de baisse des prix sont faibles. La conjoncture actuelle, la crise économique, l'augmentation du taux de chômage et le pouvoir d'achat stagnant des ménages n'affecteront en rien la surélévation de la valeur marchande de l'immobilier. La réalité est telle qu'en France, les loyers sont surélevés de 50 % par rapport au tarif réel et les prix de la pierre à 35 %. Comparés au marché de l'immobilier en Espagne ou en Allemagne, ces chiffres sont accablants. Bien que la crise immobilière sévit en Espagne depuis plusieurs années, la surélévation des prix est maintenue à  21 %. Encore plus spectaculaire, le marché immobilier est sous-évalué de 17 % en Allemagne ! Cette situation insolite est due au taux de chômage moindre et aux fluctuations de prix modérées.

Quelle place tient la France au niveau international ?

Compte tenu de la surélévation des prix par rapport au revenu et au pouvoir d'achat des foyers, la France se retrouve propulsée en première place sur la liste, loin devant le Canada, les Pays-Bas et l'Australie. Aujourd'hui, moins d'un Français sur deux peut acheter une maison ou un appartement rien que dans la région parisienne où les prix ne cessent de flamber. La capitale française dispose cependant du plus haut taux de revenu par ménage en France. Le prix moyen du mètre carré avoisine désormais les 8 300 euros dans cette même région. Par ailleurs, l'enquête de The Economist révèle qu'en terme général, si l'on compare le prix réel des logements et celui annoncé par les promoteurs, l'Hexagone se retrouve à la quatrième place après le Canada, Hong Kong et Singapour. Par rapport au niveau des loyers, le Canada enregistre le plus fort taux mondial de surélévation estimé à +78 %. Vient ensuite Hong Kong avec un prix estimé à +69 % et Singapour qui enregistre une surélévation du coût de l'immobilier à 57 %.

Une tendance générale en baisse en Europe et dans le monde

D'une manière générale, The Economist révèle la tendance à la baisse de la surélévation du prix de l'immobilier dans la majorité des pays européens. L'Espagne obtient la palme du plus lourd abatteur avec une chute de la surestimation à 9,3 % depuis la fin de l'année 2012. Ce pays souffre de moins en moins du boom de la construction immobilière opéré depuis la fin des années 80, même si de nombreux logements restent inhabités. Pour les trois pays européens qui ont fait l'objet de l'enquête, notamment la France, l'Allemagne et l'Espagne, les tendances à la baisse s'opèrent à un rythme beaucoup plus lent par rapport aux années précédentes. Dans d'autres pays comme au Canada, la baisse de la surélévation a fortement changé en l'espace d'une année. En janvier 2013 par exemple, les enquêteurs constatent une hausse de 3,3 % contre 7,1 % durant la même période de l'année 2012. Mais toujours aussi vulnérable face à un marché immobilier en difficulté, le Canada maintient une surélévation particulièrement marquée avec une valeur marchande de 78 % pour les habitations à louer et un rapport de 34 % pour la vente. Selon les prévisions, cette tendance pourrait se maintenir pendant une très longue période tant le marché est fragile. En France, la hausse s'est maintenue à +2,7 % depuis le mois d'avril 2007. En 2012, la surélévation n'a baissé que de 1,3 %.


25 Septembre 2013