Entreprises & Décideurs
Corporate management: information pour les dirigeants

Entreprises & Décideurs

Accueil
Envoyer à un ami
Version imprimable

Patrick Sommacal, DG de Médiane Système : « Les ESN ont tous les atouts pour attirer les jeunes diplômés »





Avec un rythme de recrutement soutenu, les entreprises du secteur numérique voient leur métier évoluer rapidement. Pour les ESN, reste à attirer et à fidéliser des profils variés face à la concurrences des géants de la tech. Et en la matière, elles ne manquent pas d’atouts. Décryptage avec Patrick Sommacal, Directeur Général de Médiane Système.



Patrick Sommacal, DG de Médiane Système
Patrick Sommacal, DG de Médiane Système
Quel est le profil des candidats que vous recherchez ?

Nous recherchons bien entendu des candidats avec de véritables compétences techniques, tels que des ingénieurs de développement, de Validation et Vérification (V&V) par exemple. Par ailleurs, la connaissance des métiers de nos clients est essentielle. Travailler avec Schneider ou Alstom n’est pas la même chose que de fournir des solutions pour l’industrie automobile où les exigences sont différentes (production de masse, maîtrise des coûts etc.). Nos collaborateurs doivent donc avoir la capacité de passer d’un métier à l’autre avec aisance. S’ils ont de bonnes bases techniques, nous accueillons volontiers des profils peu expérimentés car nous leur proposons une formation en interne. À cela s’ajoutent des qualités humaines qui sont indispensables, comme la capacité à travailler en équipe, à communiquer, ou à tisser des liens avec le client.

Les opportunités ne manquent pas pour les jeunes diplômés. Comment les ESN parviennent-elles à attirer les talents face aux géants du secteur ?

Les entreprises du secteur numérique (ESN) sont parfois perçues comme un passage obligé par les jeunes ingénieurs. Pourtant, les ESN ont toutes les atouts pour convaincre de jeunes diplômés d’y faire carrière. Médiane Système, par exemple, forte de 30 années d’expérience, peut compter sur un support RH et technique de grande qualité. Un ingénieur peut se projeter chez nous, car nous veillons à accompagner chaque trajectoire professionnelle, notamment à travers l’acquisition de compétences techniques et l’évolution au sein de l’entreprise.

L’enjeu est de fidéliser nos collaborateurs et pour cela il faut développer un véritable sentiment d’appartenance à l’entreprise. À mon sens, notre culture d’entreprise humaine contribue à cet esprit de corps. L’ADN de la petite structure qu’a été autrefois Médiane Système demeure, malgré notre taille désormais conséquente. Ici les collaborateurs pourront évoluer rapidement en passant par l’assistance technique ou en se formant dans notre bureau d’études, véritable laboratoire d’innovations duquel est notamment sorti notre robot « M@scotte », qui mêle robotique et IIoT (Internet Industriel des objets).

Les écoles d’ingénieurs françaises ont une très bonne réputation, mais les clients auprès desquels vous êtes amenés à envoyer vos consultants sont très divers, cela nécessite-t-il un complément de formation ?

Un débutant peut tout à fait être opérationnel immédiatement, mais il est indispensable de compléter sa formation sur des points importants comme la maîtrise de certaines normes ou les aspects documentaires avec lesquels il faut composer quotidiennement. Pour cela nous nous donnons les moyens de former nos équipes avec un plan de formation qui représente 2,5 % de notre masse salariale, un taux supérieur au minimum légal.

Pouvez-vous nous donner l’exemple d’une mission type ? Êtes-vous seulement dans le conseil et l’aide à la décision ou intervenez-vous techniquement chez le client ?

Nous intervenons généralement techniquement sur des projets importants en phase de développement. Mais nous ne sommes pas seulement des exécutants techniques, nous avons la capacité d’intervenir lors des phases de définition et d’architecture, ce que nous faisons régulièrement. À titre d’exemple, nous travaillons de façon récurrente avec Alstom sur des projets de signalisation en partenariat avec les ressources internes d’Alstom et intervenons lors de la plupart des phases du projet, depuis le choix et la validation de solutions techniques jusqu’à la validation des produits. Lorsque nous faisons du développement informatique, il ne s’agit pas simplement d’écrire des programmes ; la mission est plus globale et donc beaucoup plus stimulante.

Comment cela se passe-t-il concrètement pour un consultant lorsqu’il est envoyé chez un client ? Quel type d’accompagnement proposez-vous aux consultants en mission ?

Concrètement, le consultant se rend chez le client tout en restant lié à nous hiérarchiquement. Le client pilote le projet et la mission des consultants est suivie par un ingénieur commercial qui s’assure régulièrement de la bonne avancée de celui-ci. Nous n’obligeons pas nos consultants à procéder à des reportings techniques systématiques. Cela est trop chronophage et n’apporte finalement pas grand-chose sauf en cas d’alerte. En revanche, tous les trois mois, un suivi de mission très détaillé est réalisé avec les avis de notre consultant et celui du client (interaction, compétence, implication, cadre de travail etc.).

À tout moment, nos ingénieurs peuvent s’adresser aussi bien aux ressources internes du client qu’à notre bureau d’études pour obtenir du support. J’ajoute que dans environ 80 % des cas, il y a plusieurs consultants présents chez un même client.

En termes de progression de carrière, un ingénieur a-t-il vocation à devenir manager chez Médiane Système ?

Évidemment, plus la compétence technique grandit, plus les missions confiées seront exigeantes et complexes. Il est de plus en plus fréquent de voir un consultant devenir responsable de projet. Il encadre alors le groupe de consultants envoyé chez le client. Ces consultants se comptent en dizaines au sein de groupes aussi importants qu’Alstom. C’est dire l’importance stratégique et la technicité des missions qui nous sont confiées.


9 Janvier 2020