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Le salut de la Fnac passera par la bourse de Paris





Début octobre 2012, le groupe PPR annonçait son intention de procéder à une introduction en bourse pour le moins inattendue. François-Henri Pinault son PDG avait en effet affirmé que son groupe se séparerait de la FNAC et qu’il utiliserait cette occasion pour ouvrir le capital de cette filiale à l’actionnariat privé. Malgré ses difficultés opérationnelles, la FNAC a pourtant été jugée assez solide et mature pour faire son entrée sur les marchés financiers. Quel est dès lors l’intérêt pour PPR de s’en séparer ?



Le salut de la Fnac passera par la bourse de Paris
En ce mois d’octobre 2012, la relation de la FNAC et de sa maison mère pourrait paraître ambiguë. Les prises de position de la direction du groupe PPR au sujet de l’avenir de sa filiale dédiées aux biens culturels semblent en effet contradictoires. À la fin de l’été 2012, PPR a fait savoir sa volonté de se séparer de la Fnac par le biais d’une introduction en bourse prévue pour l’année 2013. L’ancienne fédération nationale d’achat des cadres avait en outre enregistré un déficit opérationnel s’élevant à 7,5 millions d’euros à l’issue du premier trimestre de cette même année. Mais ce motif était-il suffisant pour décider PPR à se désolidariser de l’un de ses principaux outils de distribution ? La modalité même de cette scission permet d’en douter car suggère que la FNAC continue d’être une valeur intéressante pour les investisseurs.
 
Derrière ce paradoxe se cachent en fait des projets stratégiques de longues dates. Les difficultés rencontrées par la Fnac au courant de l’année 2012 ont été grandes. Aux contrecoups de la crise économique dont les effets se font sentir sur la consommation des biens culturels s’ajoute également la pression occasionnée par la reconfiguration profonde du marché des biens techniques et culturels. L’e-commerce et l’apparition de challengers internationaux sont en effet autant d’obstacles que devra franchir à l’avenir la célèbre filiale de PPR, présidée par Alexandre Bompard.
 
Face à ces difficultés, ce dernier annonçait en janvier 2012 un plan d’économie destiné à redynamiser l’activité de l’entreprise. Les directions de PPR et de la Fnac avaient alors très rapidement diagnostiqué les besoins d’autonomie supplémentaires censés permettre à la Fnac de relever des défis désormais spécifiques à son activité commerciale. L’idée de la scission a donc été envisagée. Pour PPR il s’agissait en outre d’une occasion de compléter un virage stratégique dans le secteur du luxe et du sport amorcé dès 2006. Le groupe a en effet entamée cette réorientation en 2006 où il avait cédé l’enseigne Printemps. En 2011 ce fut au tour des magasins d’ameublement Conforama. Plus récemment, PPR s’est également désengagé de CFAO, entreprise de distribution d’automobiles exerçant en Afrique.
 
Le cas de la cession de la FNAC est ainsi bien particulier : ses fondamentaux en effet demeurent solides, mais ne cadrent plus avec les objectifs stratégiques de PPR. La Fnac réalise en effet 30 % du chiffre d’affaires de ce groupe, mais seulement 4 % de son résultat opérationnel. PPR qui souhaite désormais concentrer son activité sur des secteurs plus rentables prévoit donc ici de se séparer d’une activité de commerce sans compromettre son développement futur. Avec cette entrée en bourse, la Fnac bénéficie ainsi d’un traitement sensiblement comparable à celui qui avait été réservé aux magasins Printemps en 2006. La mesure a d’ailleurs été accueillie positivement par Alexandre Bompard qui espère trouver ainsi la latitude nécessaire pour dérouler la stratégie de redressement dont il s’est fait garant au début de l’année 2012. En 2013, l’enjeu pour la FNAC consistera donc à séduire les actionnaires et à les convaincre de son potentiel, malgré les contractions de la demande sur son marché.


12 Octobre 2012

Tags : bourse, FNAC, PPR, secteurs