Laurent Vallet, symbole d’un service public moderne, rattrapé par la justice
Le 29 juillet 2025, les policiers de la brigade anticriminalité suivent discrètement un adolescent dans les rues de Paris. L’adolescent, 17 ans à peine, transporte 600 euros en espèces. Il entre dans un immeuble, en ressort allégé. Quelques étages plus haut, les enquêteurs sonnent à une porte. Derrière, Laurent Vallet, président de l’Institut national de l’audiovisuel (INA). Il ne nie rien. Il reconnaît avoir acheté de la cocaïne. Il tend aux policiers un sachet contenant la drogue. L’interpellation est sobre. Le choc, lui, sera violent.
Une interpellation discrète, une réaction politique immédiate
Pendant deux semaines, l’affaire reste confidentielle. Mais le 12 août, tout bascule. La ministre de la Culture, Rachida Dati, publie un message laconique sur X : « Ayant pris connaissance par la presse de la mise en cause de Laurent Vallet, président de l’INA, dans une affaire d’achat de stupéfiants, j’ai décidé pour la sérénité de l’institution de le suspendre immédiatement ».
Une décision qui tombe alors que Laurent Vallet venait d’être reconduit pour un troisième mandat, en mai 2025, à la tête d’une institution qu’il avait modernisée à marche forcée. L’INA, autrefois perçue comme une simple banque d’archives, s’était transformée sous sa direction en acteur dynamique du numérique, présent sur les plateformes, producteur de contenus, à l’aise dans le débat public.
Une décision qui tombe alors que Laurent Vallet venait d’être reconduit pour un troisième mandat, en mai 2025, à la tête d’une institution qu’il avait modernisée à marche forcée. L’INA, autrefois perçue comme une simple banque d’archives, s’était transformée sous sa direction en acteur dynamique du numérique, présent sur les plateformes, producteur de contenus, à l’aise dans le débat public.
Un homme d’État au parcours sans faille
Difficile d’imaginer un destin plus linéaire : HEC, Sciences Po, ENA, direction du Trésor, cabinet de ministres, présidence de l’IFCIC, puis de l’INA depuis 2015. Laurent Vallet coche toutes les cases de l’élite française. Il est aussi l’auteur d’un rapport remarqué sur les relations entre producteurs et diffuseurs audiovisuels, commandé par Aurélie Filippetti en 2013. En 2019, il est nommé commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres.
Face aux policiers, Laurent Vallet ne conteste rien. L’achat est reconnu, la cocaïne remise spontanément. La justice a décidé d’éviter une procédure pénale classique. Une injonction thérapeutique a été décidée, prévue début septembre 2025 au tribunal judiciaire de Paris, dans le cadre de ce qui est qualifié de première infraction.
Face aux policiers, Laurent Vallet ne conteste rien. L’achat est reconnu, la cocaïne remise spontanément. La justice a décidé d’éviter une procédure pénale classique. Une injonction thérapeutique a été décidée, prévue début septembre 2025 au tribunal judiciaire de Paris, dans le cadre de ce qui est qualifié de première infraction.
Une déclaration publique lourde de sens
Quelques heures après l’annonce de sa suspension, le président déchu publie un communiqué, via l’INA : « J’ai conscience du caractère à tous égards néfaste et condamnable de la consommation de stupéfiants. J’ai mis en place le dispositif indispensable visant à y mettre un terme définitif et me soumettrai à toute obligation que la justice estimera nécessaire ». Une phrase sobre, mais grave. Derrière l’élégance du propos, un constat : un dirigeant d’institution publique pris la main dans un sachet de cocaïne, dans un moment où l’audiovisuel public tout entier — INA, France Télévisions, Radio France — est en voie de regroupement au sein d’une holding commune.
Pour l’INA, cette affaire tombe au pire moment. Alors que le gouvernement travaille à une réforme profonde du secteur public audiovisuel, cette mise en cause pourrait fragiliser l’image d’un projet déjà contesté. Laurent Vallet, jusqu’ici artisan discret mais efficace de la transformation numérique de l’institution, devient malgré lui un symbole gênant. La suspension est provisoire. Mais le silence de l’exécutif depuis l’annonce laisse peu de doutes. À l’INA, les équipes sont sidérées. En interne, aucune faute professionnelle n’est reprochée. Mais la figure tutélaire de la maison est ébranlée. Et une page semble déjà tournée.
Pour l’INA, cette affaire tombe au pire moment. Alors que le gouvernement travaille à une réforme profonde du secteur public audiovisuel, cette mise en cause pourrait fragiliser l’image d’un projet déjà contesté. Laurent Vallet, jusqu’ici artisan discret mais efficace de la transformation numérique de l’institution, devient malgré lui un symbole gênant. La suspension est provisoire. Mais le silence de l’exécutif depuis l’annonce laisse peu de doutes. À l’INA, les équipes sont sidérées. En interne, aucune faute professionnelle n’est reprochée. Mais la figure tutélaire de la maison est ébranlée. Et une page semble déjà tournée.