Yann LeCun, un chercheur devenu stratège
Le Français Yann LeCun, Chief AI Scientist de Meta AI, quittera prochainement le groupe dirigé par Mark Zuckerberg pour fonder une nouvelle start-up consacrée aux « world models ». Ce départ symbolise un changement de cap personnel et stratégique pour celui qui fut l’un des cerveaux les plus influents de Meta AI et de la recherche mondiale en intelligence artificielle.
Yann LeCun n’est pas un inconnu dans le monde de la tech. Arrivé chez Facebook en 2013 pour fonder le laboratoire de recherche FAIR (Facebook AI Research), il a façonné la vision scientifique du groupe en matière d’apprentissage profond. Lauréat du prix Turing 2018, aux côtés de Geoffrey Hinton et Yoshua Bengio, il est considéré comme l’un des pères de la révolution du deep learning. Sous sa direction, Meta AI a connu un essor sans précédent : constitution d’équipes de recherche fondamentales, création de modèles de vision et de langage, développement de l’infrastructure logicielle et matérielle. Cependant, LeCun a toujours défendu une approche « cognitive » de l’intelligence artificielle, éloignée du modèle dominant des LLM : selon lui, les systèmes actuels ne font que « mimer » l’intelligence humaine sans la comprendre.
« Avant de chercher à contrôler une intelligence artificielle plus intelligente que nous, il faudrait déjà en concevoir une plus intelligente qu’un chat », a-t-il récemment rappelé, rapporte TechCrunch. Ce ton, mi-ironique mi-philosophique, illustre le désaccord de fond entre le scientifique et la stratégie de Meta, de plus en plus tournée vers les produits commerciaux rapides, comme l’assistant Meta AI intégré à ses réseaux sociaux.
Yann LeCun n’est pas un inconnu dans le monde de la tech. Arrivé chez Facebook en 2013 pour fonder le laboratoire de recherche FAIR (Facebook AI Research), il a façonné la vision scientifique du groupe en matière d’apprentissage profond. Lauréat du prix Turing 2018, aux côtés de Geoffrey Hinton et Yoshua Bengio, il est considéré comme l’un des pères de la révolution du deep learning. Sous sa direction, Meta AI a connu un essor sans précédent : constitution d’équipes de recherche fondamentales, création de modèles de vision et de langage, développement de l’infrastructure logicielle et matérielle. Cependant, LeCun a toujours défendu une approche « cognitive » de l’intelligence artificielle, éloignée du modèle dominant des LLM : selon lui, les systèmes actuels ne font que « mimer » l’intelligence humaine sans la comprendre.
« Avant de chercher à contrôler une intelligence artificielle plus intelligente que nous, il faudrait déjà en concevoir une plus intelligente qu’un chat », a-t-il récemment rappelé, rapporte TechCrunch. Ce ton, mi-ironique mi-philosophique, illustre le désaccord de fond entre le scientifique et la stratégie de Meta, de plus en plus tournée vers les produits commerciaux rapides, comme l’assistant Meta AI intégré à ses réseaux sociaux.
Yann LeCun serait en « discussions préliminaires » avec plusieurs investisseurs
Pour la première fois de sa carrière, Yann LeCun s’apprête à passer du statut de chercheur à celui de fondateur. D’après les informations de Reuters , il serait déjà en « discussions préliminaires » avec plusieurs investisseurs pour financer une start-up centrée sur les « world models » – ces systèmes capables de simuler le monde réel pour raisonner sur les conséquences de leurs actions. Le projet viserait à créer une entreprise d’intelligence artificielle indépendante, à l’intersection de la recherche fondamentale et des applications industrielles. L’objectif : concevoir une IA véritablement autonome, capable de comprendre le monde physique et non seulement de prédire du texte.
Ce virage entrepreneurial n’est pas une rupture soudaine, mais l’aboutissement d’une évolution personnelle. Yann LeCun a souvent affirmé son goût pour la liberté scientifique : « La recherche fondamentale a besoin d’air. Les grands groupes ne laissent pas toujours la place à la curiosité pure », confiait-il dans une interview à Fortune. Son départ intervient alors que Meta réorganise profondément sa stratégie IA autour de structures plus opérationnelles, notamment le nouveau Meta Superintelligence Labs dirigé par Alexandr Wang. D’après TechCrunch, cette transformation aurait réduit l’autonomie du département de recherche fondé par LeCun.
Ce virage entrepreneurial n’est pas une rupture soudaine, mais l’aboutissement d’une évolution personnelle. Yann LeCun a souvent affirmé son goût pour la liberté scientifique : « La recherche fondamentale a besoin d’air. Les grands groupes ne laissent pas toujours la place à la curiosité pure », confiait-il dans une interview à Fortune. Son départ intervient alors que Meta réorganise profondément sa stratégie IA autour de structures plus opérationnelles, notamment le nouveau Meta Superintelligence Labs dirigé par Alexandr Wang. D’après TechCrunch, cette transformation aurait réduit l’autonomie du département de recherche fondé par LeCun.
Un symbole pour l’industrie technologique
L’annonce du départ de Yann LeCun a eu l’effet d’un électrochoc à Menlo Park. Selon le média en ligne PYMNTS, son départ « représente un coup symbolique et stratégique pour Meta à un moment clé de sa transformation ». En effet, l’entreprise investit actuellement entre 70 et 72 milliards de dollars par an dans ses infrastructures liées à l’intelligence artificielle.
Mais cette montée en puissance budgétaire s’accompagne de tensions internes : Meta a annoncé la suppression de 600 postes dans la division FAIR, et une hausse de 32% de ses coûts au troisième trimestre 2025, atteignant 30,7 milliards de dollars. Pour les observateurs du secteur, le départ de LeCun illustre une tendance plus large : les grands chercheurs en IA quittent les géants technologiques pour créer leurs propres structures. Comme Sam Altman avant lui, Yann LeCun rejoint la vague de dirigeants-chercheurs désireux d’allier liberté intellectuelle et ambition industrielle.
Mais cette montée en puissance budgétaire s’accompagne de tensions internes : Meta a annoncé la suppression de 600 postes dans la division FAIR, et une hausse de 32% de ses coûts au troisième trimestre 2025, atteignant 30,7 milliards de dollars. Pour les observateurs du secteur, le départ de LeCun illustre une tendance plus large : les grands chercheurs en IA quittent les géants technologiques pour créer leurs propres structures. Comme Sam Altman avant lui, Yann LeCun rejoint la vague de dirigeants-chercheurs désireux d’allier liberté intellectuelle et ambition industrielle.



