Vers un gouvernement de la zone euro ?

Le constat est simple : « L'Europe a laissé ses institutions s'affaiblir et les 28 gouvernements peinent à s'accorder pour aller de l'avant. Les Parlements restent trop loin des décisions. Et les peuples se détournent à force d’être contournés ». Pour François Hollande, ce qui menace à terme l’Europe, « ce n'est pas l'excès d'Europe mais son insuffisance ». Tout en reconnaissant en creux que l’Union a surtout produit « des règles, des mécanismes ou des disciplines », il est temps maintenant d’injecter de la politique.

Paris se dit donc prêt à faire partie d’une « organisation renforcée » de la zone euro et d’aider à la constitution d’une « avant garde » avec les pays en décideront ainsi. L’Allemagne est sur la même longueur d’ondes et bien évidemment, le moteur de cette organisation sera l’entente entre les deux pays.

Ce gouvernement de la zone euro, vieille idée dont Jacques Delors avait dessiné les contours, devra aller au-delà de la monnaie unique. « Partager une monnaie, c'est bien plus que vouloir une convergence. C'est un choix que 19 pays ont fait parce que c'était leur intérêt. Nul gouvernement d'ailleurs depuis 15 ans n'a pris la responsabilité d'en sortir ». L’esprit européen doit s’incarner au travers de ce gouvernement, qui disposera de son propre budget et d’un parlement. Reste maintenant à faire avaler la pilule aux partenaires de Paris.