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Vers de nouveaux sacrifices pour Airbus ?





La crise sera « plus profonde et plus longue » que prévu pour Airbus, d'après le patron du constructeur, Guillaume Faury. Dans sa dernière lettre aux employés du groupe, il prévient qu'il faudra faire des sacrifices.



Menace sur l'emploi

Pour faire face à la crise économique, Airbus a dû fortement réduire sa voilure. La production a été réduite de 40% : le constructeur ne produit plus que 47 avions par mois, dont 40 unités A320, 5 A350 et 2 A330. Le groupe a également annoncé un plan de départs volontaires représentant 4.248 suppressions de postes en France. Mais malgré l'intérêt des salariés pour ce programme (des départs en pré-retraites, surtout), la direction de l'entreprise prévient que cela ne sera peut-être pas suffisant. Dans un courrier transmis aux quelque 130.000 employés d'Airbus, Guillaume Faury explique que les modalités du plan d'adaptation sont actuellement en cours de discussion avec les partenaires sociaux.

Mais le patron du constructeur veut être « transparent » : « il me semble peu probable que les départs volontaires suffiront ». Une déclaration qui fait l'effet d'une douche froide, mais qui s'explique par une reprise du trafic aérien qui n'a pas été « à la hauteur des attentes » durant l'été. C'est pourquoi Airbus doit se préparer à « une crise probablement plus profonde et plus longue que ne le laissaient supposer les précédents scénarios ». Malgré le ton alarmiste du courrier, qui pourtant revenait sur les réussites du groupe ces dernières semaines (dans le secteur spatial et des hélicoptères, notamment), il n'est pas question de réduire encore la production.

Un effort partout en Europe

L'effort supplémentaire pourrait porter sur les effectifs. Les syndicats craignent des licenciements secs, ainsi qu'une mise sous pression pour faire accepter un accord de performance collective. Il s'agirait de faire baisser les coûts et supprimer ou limiter certains avantages sociaux. À l'heure actuelle, le nombre de départs contraints serait finalement peu nombreux pour ce qui concerne la France. Ce ne sera pas le cas partout.

En Espagne par exemple, Airbus a annoncé une coupe claire de 27% de ses effectifs : le plan de départs volontaires n'y suffira probablement pas. La situation est inverse au Royaume-Uni, où l'entreprise supprime 1.727 postes : il y a plus de demandes de la part des salariés. En Allemagne, où ce sont 6.040 emplois qui sont menacés, les partenaires sociaux et Airbus devraient parvenir à un accord de travail à temps partiel pour limiter la casse sociale.


17 Septembre 2020

Tags : Airbus