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Vendre son entreprise, 1 créateur de start-up sur 3 y songe





Alors même que le taux d’intentions de vente ne dépassait pas 1 % chez les créateurs français de start-ups en 2005, il plafonne aujourd’hui à 30 %, révèle une étude du think-tank Institut Friedland.



Le nombre de créateurs souhaitant vendre leur start-up a été multiplié par 30 en 12 ans

Dans le monde des start-ups, avec un nombre de transactions en hausse et des montants en jeu plus élevés, un nombre croissant de startupers envisagent de vendre leur jeune pousse. En 2005, ils n’étaient que 1 % à envisager une cession, mais leur proportion n’a cessé de croître depuis. En 2007, 6 % des créateurs songeaient à vendre leur jeune entreprise, en 2009 ils étaient 11 %, en 2011 16 %, en 2013 22 %... avant d’atteindre les 30 % en 2017 !

Cette tendance peut être perçue comme un signal économique positif : au niveau macro‐économique, elle témoigne de la santé de l’écosystème entrepreneurial, capable de faire naître ces entreprises. En continuant de voir les choses du bon côté, on peut dire que ces rachats sont signe de la vitalité de l’investissement des entreprises. Les acheteurs se montrent de plus en plus intéressés car ces opérations leur permettent d’acquérir un potentiel d’innovation lié à un réseau étendu (les start‐ups ont généralement été accompagnées et bénéficient de nombreux soutiens). En regardant les choses du mauvais côté en revanche, on peut dire que les jeunes pousses françaises éprouvent des difficultés à se développer au‐delà d’un certain seuil.

Se décider à vendre son entreprise, une démarche qui n’est plus taboue pour la jeune génération

Selon Renaud Redien-Collot, l’auteur de cette étude, « cette génération d’entrepreneurs essaie d’assumer qu’il est possible de n’être pas toujours capable d’avoir la bonne vision pour voir plus grand et que s’arrêter peut être une forme de sagesse ».

Selon lui, les créateurs de start-ups peuvent être classés en deux catégories. Alors qu’ils viennent de lancer leur entreprise et qu’ils parviennent tout juste à atteindre le point mort, les premiers préfèrent garder le cap sur ce point mort plutôt que d’avoir recours à des négociations avec les banques ou les financeurs pour se faire soutenir à ce moment critique. « Cette approche peut les amener à réaliser des restrictions préjudiciables en termes de ressources », estime-t-il. Ceux qui songent à un rachat considèrent au contraire avec beaucoup de distance la phase initiale de création et l’idée de départ.


24 Mai 2018