Un million de chômeurs supplémentaires dans un an




L'impact du coronavirus et des mesures de confinement va se faire sentir sur le taux de chômage, qui va largement dépasser le seuil des 10%, selon le dernier rapport trimestriel de la Banque de France.



Un taux de chômage à 11,5%

Il n'y aura pas de miracle sur le front de l'emploi dans les prochains mois, malgré le dispositif de chômage partiel mis en place par le gouvernement au début du confinement. Le taux de chômage, qui avait reculé de 0,3 point à la fin du premier trimestre à 7,8%, va augmenter rapidement pour atteindre un « pic temporaire » à 11,5% au milieu de l'année prochaine, « au-dessus des précédents historiques ». L'institution monétaire ajoute que l’emploi devrait se stabiliser durant l’année 2021, « en décalage avec le rebond de l’activité », et c’est seulement en 2022 qu’il progresserait de nouveau. Fin 2022, le taux de chômage redescendra à 9,7%. 

L'objectif du gouvernement de 7% de chômage à la fin du quinquennat est donc bel et bien enterré. L'épidémie de coronavirus est effectivement passée par là, paralysant l'activité économique, tandis que la reprise est graduelle. La Banque de France relève toutefois que l'activité a rebondi au mois de mai, mais elle demeure inférieure à la normale : une semaine-type fin mai a enregistré un recul de l'activité de 17%. C'est toutefois plus encourageant qu'en avril (-27%) ou que fin mars (-32%). Mais le retour au niveau d'avant la crise n'est pas d'actualité.

Le pouvoir d'achat relativement épargné

François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, a expliqué au micro de France Info que l'économie française était en train de remonter « assez rapidement du plongeon brutal de mars ». Il prévient cependant : « nous sommes loin d'être sortis d'affaire ».Le gouverneur indique que le « temps des pompiers » est derrière nous, avec les mesures d'urgence prises par le gouvernement. « Il fallait éteindre l'incendie, il fallait mettre l'économie sous tente à oxygène, c'est fait et c'est plutôt bien fait », se réjouit-il.

Selon les projections de la Banque de France, le pouvoir d'achat des ménages va reculer en 2020, mais de manière modérée : -0,5%. Il devrait augmenter de 0,9% l'année prochaine, et de 2,1% l'année suivante, grâce aux transferts publics (les mesures de soutien mises en place par le gouvernement), ainsi que la « relative résistance de l’emploi au regard du choc d’activité » qui amortit le choc de revenus pour les ménages.


9 Juin 2020