UFC-Que Choisir : la déflagration des impayés des crédits à la consommation




L'UFC-Que Choisir craint une « déferlante » de crédits à la consommation impayés l'année prochaine et dénonce les publicités « pousse-au-crime » des établissements prêteurs.



Gare à la recrudescence des impayés

La crise sanitaire a fait reculer le pouvoir d'achat de manière « inédite » depuis 2013, relève l'association de consommateurs. Et pourtant, certains secteurs devraient bénéficier d'un rebond de la consommation au mois de décembre, à l'instar de l'automobile, de l'ameublement ou encore de l'électroménager. Dans un contexte économique difficile, les Français ont fait appel aux crédits à la consommation, poussés par les établissements spécialisés qui multiplient les appels à s'endetter en cette fin d'année. Sofinco propose ainsi des crédits à rembourser après les fêtes, Toyota Financement des reports de loyers de six mois.

L'UFC-Que Choisir craint que les crédits à la consommation en défaut pourraient dépasser les 12 milliards d'euros l'année prochaine, un chiffre en hausse de 40 % par rapport à 2020. « Les établissements de crédit ont une responsabilité majeure dans la gestion de ces impayés, afin d’éviter que les emprunteurs ne basculent dans le surendettement » : il est impératif de proposer aux emprunteurs des solutions pérennes, sachant que les moratoires accordés au printemps durant le premier confinement sont, pour les deux tiers d'entre eux, arrivés à échéance en novembre.

La responsabilité des établissements prêteurs

Le « crédit irresponsable » peut provoquer des risques d'effondrements budgétaires, prévient l'association, qui déplore le plan d'action présenté par la Commission européenne visant à purger les bilans des banques des crédits dits « pourris ». Ces banques risquent de les revendre à des sociétés de créances pour nettoyer leurs comptes, avec comme résultat une pression supplémentaire sur les consommateurs.

L'UFC-Que Choisir appelle donc les législateurs européens à « contraindre les banques à proposer une mesure de restructuration dès le deuxième incident de remboursement », et surtout avant la cession d'un crédit douteux. Le groupe entend aussi porter le fer contre les sociétés de recouvrement, avec une étude à venir sur leurs « agissements délétères ».


17 Décembre 2020
Tags : consommation