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THQ : gloire et déclin d’un géant du jeu vidéo





Aucun secteur n’échappe à la crise, et les faillites n’épargnent pas non plus le monde du jeu vidéo. En janvier 2013, l’éditeur THQ cessait ainsi d’exister. Cette entreprise s’était hissée au rang des grands du marché à l’aide d’une poignée de titres à succès. Il aura toutefois suffi de quelques erreurs stratégiques pour lui faire mettre la clé sous la porte.



THQ : gloire et déclin d’un géant du jeu vidéo
Fondé en 1989 sous le nom de Trinity Acquisition Corporation, rebaptisé Toy Head Quarters en 1990, l’éditeur de jeux vidéo THQ est devenu en une vingtaine d’années l’un des grands de l’industrie du jeu vidéo. Ce succès n’avait pourtant rien de prémédité puisque THQ était à l’origine un fabricant de jouets. Forte de ses premiers succès vidéoludiques, la firme a néanmoins très rapidement redéployé son activité.
 
THQ a notamment été propulsée par une stratégie pour le moins atypique. À l’heure, où paraissaient peu à peu de nouvelles consoles telles que le PlayStation et la Nintendo 64, THQ a fait le choix de se rapprocher de certains développeurs afin de commercialiser des jeux destinés à des consoles plus anciennes. THQ s’est donc tout d’abord employé à publier des jeux dont le coût de développement était faible par rapport aux jeux nouvelles générations du début des années 1990.
 
L’entreprise s’est ainsi fait un nom dans l’industrie et a ensuite cherché à peser sur le rythme de l’innovation vidéoludique. THQ propose en effet dès le début des années 2000 des titres de références comme Red Faction et son moteur physique novateur. Avec ses différents studios, la firme signe également de nombreux succès commerciaux tels que Dawn of War et Saints Row. Malgré l’accueil positif de ses différents produits, THQ accuse un net recul de ses ventes consécutivement à la crise de 2008.
 
Commence alors pour l’entreprise une phase de recherche stratégique qui la mène notamment à privilégier certaines licences et à tenter l’aventure des tablettes électronique. En 2010, THQ annonce ainsi l’arrivée de uDraw, une tablette électronique destinée au dessin sur console. Le développement de ce produit coute 100 millions de dollars à THQ, mais l’appareil s’avère être un échec commercial total. L’entreprise paye alors cette erreur au prix fort.
 
Se trouvant désormais en difficulté financière, THQ décide d’opérer un recentrage sur les jeux qui constituent ses valeurs sûres. Mais ni les ventes de l’année 2011, ni celles de 2012 ne permettent à l’éditeur de se renflouer. En novembre 2012, l’entreprise se trouve ainsi rattrapée par ses dettes. Elle joue alors sa dernière carte et contacte les organisateurs du Humble Indie Bundle. Ces derniers lui permettent d’organiser une vente à prix libre d’un package de composé de la plupart des jeux à succès de l’éditeur. THQ parvient à amasser ainsi 5 millions de dollars.
 
Malgré ces ultimes efforts, THQ se déclarait en faillite le 19 décembre 2012. L’ensemble de ses studios de développement a ainsi été revendu. Parmi les plus prolifiques, on trouve notamment Relic Entertainement qui a été acquis par Sega pour plus de 26 millions de dollars, ou encore Volition qui a été racheté par Koch Média pour la somme de 22,3 millions de dollars. Les studios de THQ auront ainsi droit à une seconde chance. Pour l’éditeur en revanche, c’est bien la fin de vingt années d’histoire qui l’ont vu intégrer puis déchoir du club des dix plus grands chiffres d’affaires de l’industrie vidéoludique.


29 Janvier 2013