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Surfer sur la vague du e-commerce





Le commerce en ligne se démocratise. En BtoC comme en BtoB, le e-commerce émerge en tant que mode de distribution concurrentiel et attractif. Bien des producteurs français ont déjà compris l’atout qu’il constituait pour leur marketing mix il fort à parier que d’autres suivront également. Début 2012, la Fédération e-commerce et vente à distance (FEVAD) publiait plusieurs études sur les performances du e-commerce au cours de l’année 2011. L’ensemble de ces chiffres semblent traduire une réelle maturation de commerce en ligne ainsi que certaines tendances favorables aux pure-players.



Surfer sur la vague du e-commerce
En France, l’année 2011 a vu le nombre de consommateurs utilisateurs du e-commerce passer le cap de la moitié de la population du pays. D’après la FEVAD en effet, c’est 30,7 millions de Français qui ont acheté sur le net en 2011. La Fédération fait état d’une progression de 11% par rapport à 2010, ce qui équivaut à 3 millions de nouveaux cyberacheteurs.
 
Courant 2011, le e-commerce s’est distingué en nombre mais aussi en qualité. Ainsi comme l’explique le Délégué Général de la FEVAD, Marc Lolivier : « 2011 restera comme une année historique pour le e-commerce français. […] Toutes les catégories de Français sont concernées, quels que soient l’âge, le milieu socio culturel ou le lieu de résidence ». Le niveau de confiance des internautes à l’égard des réseaux de distribution en ligne a d’ailleurs augmenté de 7% par rapport à 2011 ; l’achat en ligne capitalise donc désormais la confiance de 66,5% des internautes. Par ailleurs, bien qu’initialement jeunes et de sexe masculin le profil des acheteurs en ligne a continué de se diversifier cette même année. On observe ainsi une augmentation de 23% des acheteurs ayant entre 50 et 64 ans mais aussi 15% de femmes supplémentaires par rapport à 2010.
 
Les commerces également présentent les signes d’une intégration de l’achat en ligne dans leur pratique courante. D’après la FEVAD, c’est 73% des entreprises française ont passé commande sur le web ; un tiers des entreprises déclarent n’utiliser que ce moyen pour leurs achats et un quart seulement n’y jamais y avoir recours. Il s’agit d’un moyen de passer commande particulièrement prisée et des petites entreprises. La FEVAD explique en effet que « plus l’entreprise est petite en nombre de salariés, plus elle a tendance à commander sur internet ». Cela implique d’ailleurs la faiblesse des montants d’achats sur ces commandes : le e-commerce se démocratise certes, mais il n’est encore pas devenu un véritable système d’approvisionnement pour les entreprises les plus grandes notamment. Par ailleurs, la concurrence d’internet  aux supports physiques en matière de marketing BtB n’est pas si virulente qu’on pourrait l’imaginer : si 72% des entreprises interrogées déclarent se renseigner sur internet avant d’acheter quel que soit leur mode d’achat, le catalogues papiers reste la lecture privilégiée de 51% des professionnels en vue d’un achat. L’argument prix enfin est le premier atout de l’achat sur internet aux yeux des entreprises : 39% d’entre elles affirmes avoir recours au e-commerce pour bénéficier de « prix plus intéressants » et 32% en raison de la « rapidité de livraison ».
 
En 2011, le commerce en ligne a réalisé un total de 37,7 milliards d’euros de vente soit une progression de 22% par rapport à 2010. La carte bancaire est le moyen de paiement de loin privilégié ; il est utilisé par 80% des acteurs contre 21% seulement pour les services de paiement en ligne de type Paypal qui arrive en seconde position. Réparti sur une moyenne de 14 transaction, on estime le montant des dépenses en lignes à 1 250 euros par an et par acheteur. Le montant moyen du panier pour un achat sur internet s’élève à 91 euros et est en recul de 1 euros depuis 2010. Ce recul est toutefois plus que compensé par l’augmentation du nombre total de transaction sur la même période. Le marché du e-commerce est donc en expansion.
 
Les e-commerçants profitent naturellement de cette tendance favorable. Tous ne semblent pas logés à la même enseigne toutefois. En effet, tout ne se vends pas également sur internet ; les prestations de tourisme est par exemple le produit star de la vente en ligne et le plus fréquemment acheté par les cyberacheteurs. Viennent ensuite les services de types billetteries, abonnement presse, internet ou mobile. En troisième place des produits les plus fréquemment achetés en ligne viennent les articles d’habillement, puis les produits culturels et enfin les produits techniques.  Loin derrière, on trouve notamment les produits de beauté, d’hygiène et de santé, les produits d’alimentations ou encore les pièces et équipements automobiles.
 
L’e-commerce privilégie certains produits mais aussi vraisemblablement certains types de commerçants. À cet égard en effet, les pures players du commerce en ligne semblent être plus performantes que les marchands traditionnels ayant investi le web. On trouve ainsi une majorité de commerçant sans enseigne physique dans le classement FEVAD des sites de e-commerce les plus visités au cours du premier trimestre 2011. À titre d’exemple, le top 5 fait figurer eBay en première position, puis Amazon, Cdiscount, PriceMinister et enfin la Fnac. Aussi avec un moyen de 1,595 millions de visiteurs par jours, le pure player eBay se hisse loin devant la Fnac et ses 673 000 visiteurs quotidiens moyens.
 
Naturellement, le dynamisme des pure-players est le résultat de leur capacité à mieux répondre aux attentes des cyberacheteurs en assurant des « prix plus intéressants » et la « rapidité de livraison ». Pour l’expliquer, Julie Vergnion et Benoit Montreuil font notamment remarquer comment une logistique intégrée et étroitement maîtrisée permet à un site comme Amazon de « proposer des délais de livraison les plus courts possibles, et garder le contrôle sur leurs marges et leur processus de commande »[[1]]url:#_ftn1 . Les enfants prodiges du web ont donc trouvé des business models qui leur permettent aujourd’hui de conserver l’avantage sur les détaillants traditionnels sur le terrain du commerce en ligne.
 
La concurrence demeure rude toutefois puisqu’à l’issu du quatrième semestre 2011, la Fnac parvenait à se hisser à la deuxième place du classement des sites les plus visités de en France. Elle atteignait ainsi les 9,730 millions de visiteurs moyens par mois ; un chiffre certes suffisant pour dépasser de peu eBay, PrinceMinister et Cdiscount mais pas assez important pour rattraper les 12, 9 millions de visiteurs mensuels enregistré par Amazon. L’avantage des pures-players sur les commerçants traditionnels en matière de e-commerce est donc palpable mais pas absolu.
 
À l’heure où près des trois quarts des ménages français ont un accès privés à internet, le commerce en ligne est une pratique en pleine expansion. L’augmentation sensible de son marché témoigne que le concept est véritablement passé dans les mœurs. Même les professionnels y ont recours de façon tout à fait normale bien que plus ponctuellement. Le e-commerce révolutionne les modes de distributions et sa démocratisation est amenée à modifier en profondeur les stratégies marketing de nombreuses entreprises. Certains biens sont plus concernés que d’autres par la ferveur des achats en ligne. Mais il n’en reste pas moins que les e-commerçants et particulièrement les pure-players du commerce en ligne paraissent avoir emprunté une voie royale pour accéder à d’importants débouchés. En 2011, le e-commerce est une réalité, il ne peut plus être ignoré.



3 Avril 2012