Les deux systèmes de retraites complémentaires qui gèrent les pensions des salariés (Arrco) et des cadres (Agirc) sont proches du déficit. Ce sera le cas dès 2016 pour l'Agirc, et à l'horizon 2020 - 2023 pour l'Arrco. Ces prévisions de déficit vont se concrétiser une bonne dizaine d'années avant les projections initiales. Autant dire qu'il vaut mieux prendre les devants dès maintenant : geler l'augmentation des pensions revient à économiser 550 millions d'euros. Ce sera malheureusement sans doute insuffisant, puisqu'il faut trouver entre 6 à 10 milliards d'ici 2017 pour assurer à ces deux organismes la pérennité.
L'augmentation de la pension complémentaire est censée compenser la hausse des prix. Sans cette hausse, le pouvoir d'achat des quelques 15 millions de bénéficiaires va nécessairement en pâtir, comme l'an dernier où celle-ci n'avait déjà pas eu lieu. Un accord récent avait décidé que l'augmentation de la retraite complémentaire devait être d'un point inférieure à la hausse du coût de la vie - l'inflation ne devant se monter qu'à 1%, les retraités ne bénéficieront donc d'aucune augmentation de leurs pensions complémentaires.
Alors que les retraités devront s'arranger avec ce nouveau gel, la revalorisation des pensions du régime général va lui attendre six mois de plus : alors qu'elle était prévue le 1er avril, les retraités auront à patienter jusqu'au 1er octobre. Cependant, il est bon de rappeler qu'en France, le taux de pauvreté des retraités est deux fois inférieur à celui des jeunes. Ça n'est certes pas une raison suffisante pour abaisser le niveau des pensions, mais c'est une petite consolation.