Quand les consultants internationaux s’associent aux Grandes Écoles




Dans le cercle très fermé des MBA, il n’est pas rare de voir les pédagogues collaborer avec des consultants issus de cabinets renommés afin de concevoir des formations de pointes en phase avec les besoins et les exigences de la gestion actuelle. En France, la pratique émerge tout juste. HEC Paris en partenariat avec Bain & Compagny ont ainsi réalisé une première nationale en rénovant ensemble le programme MBA de la prestigieuse école. Une initiative dont le couronnement est prévu à la rentrée 2012.



Le Master in Business Administration de HEC Paris figure parmi les formations les plus estimées du continent européen. Classé dix-huitième des cursus de sa catégorie par le Financial Times entre 2010 et 2012, le MBA de HEC fait également parti des 5 meilleurs MBA européens. Mais l’école est ici devancée par l’institut européen d’administration des affaires (ISEAD) ou encore la LSE. Soucieuse de valoriser son offre de formation de pointe, HEC s’est donc inspirée des pratiques qui font la force des cursus américains en la matière.
 
Aux États-Unis, il est fréquent que de grands cabinets de conseils internationaux participent gracieusement à la conception, actualisation, optimisation des formations à très hautes valeurs ajoutées proposées par les établissements d’enseignement supérieur. Les MBA font bien sûr partie de ce type de formation et, à lui seul, le cabinet Bain a travaillé sur ce type de sujet avec les Universités américaines de Caroline du Nord, de Berkeley ou en de North Texas. A l’occasion de leur partenariat, HEC et Bain & Co ont ainsi importé un concept qui n’avait jamais été pratiqué en France.
 
Au printemps 2011 en effet, l’expertise de quelques consultants de Bain a été mise à contribution pour élaborer un nouveau programme. Benchmark des formations européennes et enquêtes sur les besoins des recruteurs ont permis à Bain de conseiller l’équipe pédagogique de HEC sur les objectifs de la formation, tant au sujet du bagage de compétence qu’en terme de marchés de recrutement à privilégier.
 
Ce type de partenariat est bien évidemment très bénéfique pour les établissements de formation qui en retire une capacité accrue de conception et de positionnement de leur cursus sur le marché extrêmement concurrentiel de la formation. Mais ces opérations constituent également des occasions de choix pour les cabinets d’intervenir directement auprès d’une communauté étudiante, d’y faire croître leur notoriété et d’y développer un réseau privilégié de recrutement.
 
La participation gracieuse d’un cabinet de conseil renommé à la conception d’une formation sélective comme un MBA constitue à bien des égards un échange de bon procédé entre le monde académique et celui des professionnels. Sur le plan purement pédagogique, on ne peut que se réjouir que cette pratique venue des États-Unis pénètre progressivement en France et au profit des formations dispensées dans ses établissements supérieurs. Le partenariat de Bain & Co avec HEC ouvrira-t-il ainsi peut-être la voie à sa démocratisation dans l’hexagone.


2 Juillet 2012