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Optic 2000 : comment la technologie bouleverse le métier d'opticien





Et si, demain, les opticiens ne vendaient pas seulement des verres et des montures ? Les produits de bien-être et de santé connectés vont amener le métier d'opticien à repousser ses frontières.



L’optique n’est pas étranger aux questions technologiques loin de là : la fabrication et la taille d’un verre nécessite déjà des technologies pointues. L’optique reste un métier technique et l’exigeante formation des opticiens est à l’avenant. L’arrivée des objets connectés n’est que le dernier épisode en date des transformations auxquelles la profession a dû se plier. 
 
Cette mue de la profession, Optic 2000 l’a entamée depuis longtemps, mais c’est tout récemment que l’enseigne coopérative s’est mise, la première, aux objets connectés en proposant dans ses magasins les lunettes Prudensee, des lunettes connectées permettant de lutter contre le sommeil au volant, une première mondiale. Des lunettes développées en partenariat avec la start-up niçoise Ellcie-Healthy. Ces lunettes du futur sont équipées d'une quinzaine de capteurs, situés dans les branches et sur la face, permettant de mesurer différents paramètres physiques, physiologiques et environnementaux : température extérieure, pression atmosphérique… Mais aussi les mouvements des paupières et les micro-chutes de tête des porteurs au volant, grâce à un gyroscope et à un accéléromètre. L’objectif est d’être alerté avant qu'il ne soit trop tard, en cas d'endormissement. Un sujet clé quand on sait qu'en France, sur les autoroutes, un accident sur quatre est dû à la somnolence au volant. En cas de risque, en mode « solo », des LEDs situées dans les branches clignotent, un signal sonore retentit et le conducteur est prévenu sur son smartphone. En mode « partagé », les passagers sont aussi avertis via un message sur leur smartphone, ce qui leur permet de conseiller au conducteur de s'arrêter. La technologie vient, quoi qu’il en soit, bouleverser les us et coutumes du métier d’opticien.
 
Un métier d’opticiens en mutation
 
De telles nouvelles technologies, fruits de trois ans de développement et ayant supposé 4 millions d’euros d’investissement, ne peuvent se vendre comme de simples paires de lunettes. Si le sujet de la fatigue au volant est connu de tous, l’usage des technologies pour lutter contre ce fléau ne s’improvise pas. Par ailleurs, d'ici 2020, la prochaine génération de montures devrait également être en mesure d’accompagner les patients atteints par exemple de maladies cardiovasculaires. Elles pourront analyser les données quotidiennes d'activité cardiaque ou de diabète en détectant le taux de sucre par le biais de capteurs de transpiration.
 
Aujourd’hui associés aux questions de sécurité routière, les opticiens seront demain vraisemblablement amenés à renforcer encore leurs compétences de professionnels de santé, avec en magasin des produits techniques à la frontière du médical, et capables de diagnostics. Ces derniers supposeront d’imaginer de nouvelles méthodes de présentation et de vente au sein des réseaux d’optique. Faire la promotion de tels produits innovants et connectés suppose, de la part des opticiens, de maîtriser de nouveaux savoir-faire, de se former à en faire la démonstration en en maîtrisant les spécificités.
 
Des espaces connectés dédiés à créer en points de vente
 
Lunettes connectées, suivi du rythme cardiaque, de variables liées à telle ou telle maladie ou, tout simplement, prévention des chutes, ces nouveaux produits ont toute leur place dans les points de vente des opticiens. Mariant physique et numérique, ces nouveaux produits supposent de prendre le virage de l'innovation sans pour autant être déstabilisants pour une clientèle parfois tout sauf « millennial », n'étant pas née dans un monde digital. La population de seniors en croissance pose ainsi de nouvelles questions tant de santé que de bien-être. Un simple gyroscope dans un appareil connecté permet par exemple de repérer si quelqu'un est victime d'une chute, alors que les chiffres parlent d'eux-mêmes : les chutes représentaient, en 2017, plus de 9.000 décès par an, en majorité parmi les plus de 65 ans. Un chiffre à rapprocher des 3.500 morts sur les routes, chaque année... Prévenir et au besoin détecter le risque de chute pour pouvoir alerter et secourir, c’est aussi permettre aux personnes âgées de rester chez elle, indépendantes et autonomes.
 
Reste encore à consacrer, parmi les verres et les montures, des espaces dédiés permettant à la fois de les mettre en scène et d'en faire la démonstration. Mais l’impulsion est donnée et Optic 2000 fait vraisemblablement la démonstration aujourd’hui de ce que sera la filière optique demain. 


7 Mai 2019