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Michelin va supprimer jusqu'à 2.300 postes en France





Coup de massue chez Michelin : le groupe a annoncé ce mercredi 6 janvier un « plan de compétitivité » comprenant la suppression de 2.300 postes sans départs contraints.



Coup dur pour Bibendum

Ce n'est pas la pandémie qui est à l'origine de cette nouvelle coupe claire dans les effectifs de Michelin : le plan de compétitivité dévoilé mercredi 6 janvier par la direction du groupe était en réflexion depuis 18 mois. Il n'empêche : l'annonce intervient dans un contexte économique très déprimé, à un moment où l'économie française est en plein marasme en raison des conséquences de la crise sanitaire. Un impact qui a eu peu d'effets sur le spécialiste du pneumatique, qui devrait annoncer des résultats positifs pour 2020 et un versement de dividendes confortables pour les actionnaires (360 millions d'euros l'an dernier).

Dans le détail, Michelin a l'intention de supprimer jusqu'à 2.300 postes sur les trois prochaines années (le groupe emploie 21.000 salariés en France). Sans départs contraints ni fermeture d'usine, assure Florent Menegaux le président du groupe. « Nous anticipons environ 60% de mesures de préretraites et 40% de départs volontaires, dans le cadre de ruptures conventionnelles collectives (RCC) ». Tous les sites français de Michelin seront concernés, et surtout l'entreprise s'engage à « recréer autant d'emplois qu'il y en aura de supprimés ». Le nombre de départs par site sera annoncé après les négociations avec les syndicats autour d'un accord cadre.

Renforcer la compétitivité

Michelin, qui fait face à une concurrence spécialisée dans les produits à bas coût, doit renforcer sa compétitivité de manière significative, explique le communiqué : l'objectif visé est jusqu'à 5 % par an pour les activités tertiaires et l'industrie. « Michelin n'abandonne pas la France », indique Florent Menegaux. L'entreprise entend réinvestir une partie des économies réalisées dans le développement de nouvelles activités et « poursuit sa stratégie de localisation en France de nouvelles activités à forte valeur ajoutée » (hydrogène, impression 3D, colles…).

Du côté du ministère de l'Économie, c'est la soupe à la grimace. « Avec les représentants du personnel nous serons particulièrement vigilants à ce que Michelin respecte ses engagements », écrit Agnès Pannier-Runacher, la ministre délégué chargée de l'industrie. Bercy sera particulièrement vigilant sur la création de nouveaux postes en France et sur la localisation de nouvelles activités à forte valeur ajoutée, la compensation de chaque emploi par un autre emploi, des mesures d'accompagnement des salariés exemplaires et enfin un plan d'investissement pour moderniser ses outils de production.


7 Janvier 2021

Tags : Michelin