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Maersk repart à l’assaut des océans





Pour le fret maritime, les contrecoups de la crise de 2008 ont été immédiats. Le recul des échanges internationaux a un temps plongé dans le doute les acteurs de ce marché qui ont dû prendre en compte cette conjoncture défavorable. Assez rapidement toutefois, leur transport maritime est reparti à la hausse, si bien que les transporteurs donnent aujourd’hui des signes de vitalité exceptionnels. C’est notamment le cas de Maersk qui s’est offert en 2013 le Triple-E, soit le plus grand porte-conteneurs du monde.



Maersk repart à l’assaut des océans
En 2008, le transport maritime a subitement reculé en volume sous l’effet de la récession. De nombreux pays durement impactés par la crise financière ont en effet mis un coup de frein sensible à leurs échanges de marchandise, causant par là même de sérieuses difficultés pour les transporteurs et plus encore, pour les armateurs. En 2009, Maersk, le numéro 1 mondial du transport maritime, enregistrait ainsi quelque 2,08 milliards de dollars de perte sur sa seule activité de transport maritime de conteneurs. La compagnie dû alors revoir ses objectifs sensiblement à la baisse, et en a donc profité pour se séparer de ses navires les plus anciens.
 
Malgré cela, en 2010 Maersk a tout de même battu son record de profit. Affichant le score honorable de 5,18 milliards de dollars, le transporteur tirait ainsi la conclusion que les retards de croissance du marché générés par les évènements de 2008 ne seraient que passagers. Anticipant une reprise modeste, mais solide dans un contexte d’augmentation des prix du pétrole, le transporteur danois a donc fait de la crise une opportunité : dès 2011 en effet, Maersk a entrepris de renouveler sa flotte.
 
C’est ainsi qu’a vu le jour le projet Triple-E, dont l’ambition n’était rien de moins que de construire le plus grand porte-conteneur du monde. Pour accomplir cet objectif, Maersk s’est entouré en 2011 de l’armateur coréen Deawoo Shipbuilding. Deawoo a ainsi été chargé de livrer une dizaine de ces bateaux en échange de 1,9 milliard de dollars. Ce contrat spectaculaire a commencé à porter ses premiers fruits début 2013 avec la finalisation du premier Triple-E, dont on peut observer les étapes de construction dans une vidéo en stop-motion composée de 50 000 clichés réalisés par Maersk sur une période de trois mois.
 
Surfant la vague des échanges commerciaux florissant entre l’Europe et l’Asie, Maersk s’est équipé du « plus grand vaisseau toutes catégories en opération confondues » selon les mots du président de Mearsk, Eiving Kolding. A lui tout seul, le nom du Triple-E affiche les objectifs de la compagnie : efficacité énergétique, performance environnementale et économies d’échelle sont en effet au cœur de la stratégie de Maersk pour conserver son avance sur le marché du transport maritime.
 
Ce navire de 400 mètres de long et de 59 mètres de large a été conçu selon des schémas nouveaux destinés à optimiser son aérodynamisme. Beaucoup moins énergivore que ses prédécesseurs, il n’en transporte pas moins de 18 000 conteneurs. Grâce à cette ingénierie de pointe, Maersk envisage de réaliser 20 à 30 % d’économie sur le transport de chaque conteneur chargé sur Triple-E. Un pari ambitieux, mais sur le marché structurel du transport, le leadership ne s’obtient pas sans des efforts colossaux et beaucoup d'exigence.


21 Mars 2013