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Les perspectives de la croissance mondiale en 2011





Selon le bulletin publié en décembre dernier par le FMI, l’économie mondiale restera contrastée en 2011. La croissance des pays avancés restera faible, tandis que les pays émergents poursuivront leurs croissances rapides. Pour permettre une reprise mondiale efficace, plusieurs pays européens devront ainsi subir un rééquilibrage économique difficile et prolongé.



Une reprise économique mondiale à deux vitesses

Les perspectives de la croissance mondiale en 2011
Selon Olivier Blanchard, chef économiste du FMI, l'année 2011 affichera encore une reprise économique mondiale à deux vitesses. La plupart des pays avancés continueront à présenter une faible croissance à peine suffisante pour faire baisser le chômage. Alors que les pays émergents devraient poursuivre leur progression économique rapide et gérer les arrivées massives de capitaux en évitant le phénomène de « surchauffe ». L’économiste ajoute qu’il ne peut y avoir une reprise économique mondiale saine que si les pays avancés et émergents du G-20 se conforment à un rééquilibrage économique. Pour chaque pays, le défi à relever durant les prochaines années serait alors de faire en sorte d’obéir à un « code de la route » universel qui respecte aussi bien les liens commerciaux entre les pays que les particularités de chaque nation. D’après le FMI, les pays européens devront notamment rééquilibrer leur économie durant les années à venir, en procédant à des ajustements structurels et des optimisations de taux de change. D’autant plus que les pays riches ayant subi la crise financière d’il y a deux ans verront, pendant encore plusieurs années, leurs importations se maintenir en dessous de leur niveau d’avant crise.

Les pays de la zone euro doivent miser sur les demandes extérieures, selon le FMI

La baisse des importations que connaissent certains pays avancés contraint les pays émergents, dont la croissance dépendait fortement de l’exportation de leurs produits vers les grandes nations, à accentuer leur demande intérieure pour alimenter leur croissance. Ceci, alors que bon nombre de pays européens devront irréversiblement se plier à un ajustement macroéconomique qui exigera des efforts conséquents et étalés dans la durée. Ces pays, et plus particulièrement les pays de la zone euro qui doivent garder un taux de change fixe, devraient miser davantage sur l’exportation pour rééquilibrer leur économie. Ce réajustement passerait d’ailleurs par une croissance renforcée capable de soutenir des exportations plus fortes. En théorie, un rééquilibrage budgétaire axé sur le désendettement devrait à long terme avoir des conséquences positives sur la production pour au final faire baisser les taux d’intérêt et les impôts. Pourtant, d’après une étude récente dirigée par l’économiste du FMI Daniel Leigh, un rééquilibrage budgétaire faisant intervenir une hausse des impôts et/ou une baisse des dépenses s’accompagnent habituellement d’un recul de la croissance économique du pays, à court terme.

Un rééquilibrage budgétaire qui sera difficile à court terme

Les analystes ont notamment constaté qu’en général, une réduction budgétaire de l’ordre de 1 % du PIB entraine, dans les deux ans qui suivent, une baisse d’environ 0,5 % de la production, ainsi qu’une hausse de 0,33 point du taux de chômage. Il est possible d’atténuer les contrecoups de ce rééquilibrage, si les banques centrales réduisent leurs taux directeurs pour soutenir la consommation et l’investissement, à condition toutefois de ne pas avoir trop de pays qui procèdent à leur rééquilibrage budgétaire simultanément. Cependant, le contexte actuel présente des taux d’intérêt très bas qui limitent les possibilités de relance monétaire par les institutions bancaires. Ce qui laisse donc présager un rééquilibrage budgétaire plus difficile à court terme. En outre, le FMI constate qu'un grand nombre de pays à faible revenu voient leur économie redynamisée par la croissance des pays émergents qui favorisent leurs exportations et augmente la valeur des matières premières. Ainsi, l’Afrique subsaharienne connaîtra en 2011 une croissance économique avoisinant les 5 %, comme en 2010.


8 Mars 2011