Les multiples facettes de l'intelligence




L'intelligence constitue certainement l'une des principales qualités demandées aux dirigeants et cadres d'entreprise. Cependant, les théories de certains chercheurs ainsi qu'une analyse des aptitudes requises dans des postes clés d'entreprises montrent qu'il faut plutôt considérer plusieurs formes d'intelligence.



Le bouquet d'intelligences

Les entreprises réduisent souvent la notion d'intelligence à l'aptitude à pouvoir dialoguer, calculer et raisonner. Pourtant, la théorie développée par le chercheur et psychologue américain Howard Gardner depuis les années 1980, soutient une multiplicité plus élargie de l'intelligence, intégrant notamment l'aptitude à l'introspection, l'aisance corporelle et l'émotion. Des facettes que l'on retrouve d'ailleurs chez les cadres d'entreprise selon le poste qu'ils occupent. Pour ce professeur de l'Université de Harvard, dans le Massachusetts, chaque individu possède un « bouquet d'intelligences » qu'il exprime selon sa culture, son éducation et son environnement.

Ainsi, d'après certains chercheurs, il est possible de distinguer plusieurs aspects de l'intelligence. L'une des plus évidentes est sans doute celle qui permet d'analyser de manière rationnelle et de décider selon la logique. Pour Howard Gardner, il s'agit de l'intelligence « logico-mathématique » ou intelligence logique, qui permet aux personnes d'associer les différents concepts, même ceux qui semblent éloignés, en pratiquant un raisonnement séquentiel. Par exemple, un individu rationnel peut trouver un parallèle entre la gestion d'une entreprise et le pilotage d'une voiture de course.

Les côtés, spatial et verbal de l'intelligence

L'intelligence spatiale est aussi une composante du bouquet évoqué par Gardner. Il inclut également l'intelligence des contextes et se révèle chez les personnes qui sont capables de prendre en considération les dimensions aussi bien globales que locales d'une situation, cette dernière ne se bornant d'ailleurs pas aux espaces uniquement physiques. Cette forme d'intelligence permet également à l'individu de se projeter dans un contexte particulier afin de visionner une autre configuration ou un projet futur. Le stratège, l'entrepreneur et le visionnaire sont des exemples de profils qui développent cette aptitude, notamment en élaborant des plans, des croquis ou en effectuant des simulations.

En tant que relais entre les niveaux hiérarchiques, il est pareillement indispensable pour les cadres d'entreprise d'avoir l'« intelligence du verbe » pour être plus précis dans la transmission des directives, et être plus efficace dans leurs interventions. L'intelligence verbale, qui consiste à employer les mots qu'il faut au bon moment en utilisant un discours approprié à ses interlocuteurs, joue donc un rôle important dans la relation qu'entretient le manager avec son personnel. C'est d'ailleurs à ce titre qu'elle lui permet d'affirmer son autorité et de se faire respecter.

Les aspects physiques et émotionnels de l'intelligence

À l'instar de l'intelligence verbale, les critères tels que le sens du contact, l'aisance sur une estrade, l'élégance de la gestuelle, ainsi que l'endurance ou la résistance physique, sont des facultés importantes pour ceux qui doivent s'affirmer dans une équipe. L'intelligence du corps est une notion qui aide à faire en sorte que ses collaborateurs se sentent mieux, car c'est en épanouissant son corps qu'il est possible d'acquérir de l'assurance et de montrer une certaine aisance. Ce qui rendra le manager crédible aux yeux de ses collaborateurs, et instaurera un climat de confiance au sein de son équipe.

Une autre facette non négligeable de l'intelligence se rapporte à l'émotion. Il s'agit d'une aptitude qui fait appel à la maîtrise de soi et qui mobilise des capacités telles que l'écoute, la compréhension de l'autre, ou encore l'empathie. Elle est de ce fait particulièrement utile dans la bonne gestion de son personnel. Toutefois, d'après le psychothérapeute Danièle Ruffet, l'intelligence de l'émotion ne doit s'exprimer que dans un cadre favorable. Ce qui implique que le manager doit entre autres équilibrer son empathie de manière à ne pas nuire à la productivité de l'entreprise, tout en entretenant une bonne capacité relationnelle avec son équipe.


21 Juin 2011