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Les fonds d'investissement n'aiment pas les femmes





En France, les créatrices de start-up ont trois fois moins de chances que les hommes de voir leur projet financé par les principaux fonds de capital-risque.



Seulement 2% des levées de fonds

Il y a neuf mois, 22 femmes lançaient un appel pour plus d’égalité dans le financement des start-up. Désormais organisées en collectif, Sista (pour « sisters »), co-dirigé par Céline Lazorthes, Tatiana Jama et Valentine de Lasteyrie viennent de publier un baromètre soulignant à quel point "les conditions d’accès au financement pénalisent les créatrices de start-up". En effet, les start-up créées par des femmes en France ont en moyenne 30% moins de chances, que celles fondées par des hommes, d’être financées par les principaux fonds de capital-risque, selon les résultats de ce baromètre réalisé avec le cabinet de conseil Boston Consulting Group (BCG).

Cette proportion fond de surcroît comme neige au soleil au fur-et-à-mesure que les tours de financement avancent. De plus les disparités dans les montants sont abyssales, insiste le collectif Sista. En moyenne, les fondatrices reçoivent 2,5 fois moins de fonds que les fondateurs. Et comme 85% des start-up créées le sont par des équipes 100% masculines, les femmes touchent donc seulement 2% des fonds levés par les start-up.


Changer la culture des business angels

L'un des objectifs du collectif Sista est de changer la culture et d'infuser les bonnes pratiques. Elles veulent notamment favoriser la féminisation des fonds d'investissements. En effet, sur les 29 principaux fonds, la moitié ne compte aucune femme parmi leurs "partners". Selon elles, cette féminisation ne pourra qu'aider à réorienter des flux financiers vers des entreprises créées par des femmes.

 Sista a d'ailleurs rédigé une charte en partenariat avec le Conseil national du numérique. Elle est actuellement en cours de signature par les plus grands investisseurs français en capital-risque. Iris Capital, Isai, Elaia ou encore Idinvest y ont déjà apposé leur paraphe. Elle sera officiellement signée en octobre prochain, en présence de plusieurs membres du gouvernement. Reste à voir ensuite si les engagements pris seront bel et bien tenus par les signataires.



11 Septembre 2019