Des concessions d'autoroutes très rentables
En 2006, au moment de la privatisation des autoroutes, les pouvoirs publics ont calculé une rentabilité pour les sociétés concessionnaires d'autoroutes (SCA) à hauteur de 7,67%. Selon un rapport de l'Inspection générale des Finances (IGF) et du Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD), cette rentabilité a été largement dépassée. Fin janvier, le Canard Enchaîné dévoilait l'existence de ce rapport réalisé en février 2021 et mis au secret depuis par le gouvernement.
Le rapport a finalement été rendu public dans sa quasi-intégralité par Marianne et par Caradisiac. On y apprend que la rentabilité pour ASF-Escota, autrement dit les concessions gérées par Vinci, s'établit à 11,77%. Et celle d'APRR-Area (Eiffage) font encore mieux, avec une rentabilité à 12,49% !
Le rapport a finalement été rendu public dans sa quasi-intégralité par Marianne et par Caradisiac. On y apprend que la rentabilité pour ASF-Escota, autrement dit les concessions gérées par Vinci, s'établit à 11,77%. Et celle d'APRR-Area (Eiffage) font encore mieux, avec une rentabilité à 12,49% !
Les sociétés concessionnaires d'autoroutes dans le collimateur
Les pouvoirs publics n'ont pas pris en compte « la baisse des taux d’intérêt entre 2006 (de 5 à 6 %) et 2020 (moins de 2 %) » ainsi que l'optimisation fiscale réalisée par ces entreprises. Un manque d'anticipation qui peut « poser question », selon les auteurs du rapport. Ces derniers se lancent d'ailleurs dans un calcul « très hypothétique » : si l'État avait pris en compte ces données, alors le prix d'acquisition des autoroutes aurait pu être plus élevé de 6 milliards d'euros ! Autant d'argent qui n'est pas allé dans les caisses publiques.
Pour « réaligner la rentabilité sur le niveau ciblé », le rapport met trois options sur la table : un « raccourcissement de la durée de concession » de 5 à 10 ans en fonction des concessions ; un prélèvement sur l'excédent brut d'exploitation ; ou encore une diminution des péages effectuée une fois pour toutes en 2022. Cette dernière possibilité intéressera les automobilistes, car elle représenterait une économie de 21 € sur un Paris-Lyon…
Pour « réaligner la rentabilité sur le niveau ciblé », le rapport met trois options sur la table : un « raccourcissement de la durée de concession » de 5 à 10 ans en fonction des concessions ; un prélèvement sur l'excédent brut d'exploitation ; ou encore une diminution des péages effectuée une fois pour toutes en 2022. Cette dernière possibilité intéressera les automobilistes, car elle représenterait une économie de 21 € sur un Paris-Lyon…