Le groupe canadien Couche-Tard s'intéresse à Carrefour

Le groupe Couche-Tard, bien connu des Québécois, s'intéresse de près à Carrefour. Dans un communiqué, l'entreprise canadienne a confirmé des « discussions exploratoires » avec l'enseigne française, l'objectif étant de travailler à un « rapprochement amical ». Couche-Tard précise que les termes sont « en discussion » et qu'il n'y avait à l'heure actuellement « aucune certitude » qu'un accord ou qu'une opération aboutisse. L'entreprise indique aussi qu'elle tiendra les marchés et les investisseurs informés de l'avancée des négociations.

Si Carrefour est un géant de la distribution, Couche-Tard est un mastodonte. L'enseigne canadienne gère un réseau de 14.200 magasins d'accommodation à travers le monde, notamment au Canada et aux États-Unis avec 9.200 points de vente. Couche-Tard est également présent en Europe (Irlande, Pologne, Scandinavie) et Russie avec 2.700 magasins. Enfin, le groupe rayonne également en Asie avec une présence au Vietnam, à Hong Kong, etc.

En comparaison, Carrefour est à la tête de 12.300 magasins dans une trentaine de pays, en Europe, en Amérique latine et en Asie. La capitalisation boursière du groupe Couche-Tard est environ deux fois plus élevée que celle de Carrefour : 46 milliards de dollars canadiens (environ 30 milliards d'euros), contre 12,6 milliards d'euros pour l'enseigne française. Couche-Tard a les moyens de ses ambitions et sa stratégie de croissance repose en partie sur les acquisitions externes. Juste avant le déclenchement de la crise sanitaire, l'entreprise avait voulu acquérir la chaîne de magasins australienne Caltex pour 8 milliards de dollars canadiens (5 milliards d'euros).

Difficile à ce stade d'imaginer la forme que prendrait un rapprochement entre Couche-Tard et Carrefour. Une simple prise de participation croisée ? Ou tout simplement une acquisition de l'un par l'autre ? Cela semble difficile, ce d'autant que Carrefour est reparti sur de bonnes bases avec la stratégie impulsée par Alexandre Bompard. Cela permettrait en tout cas à Couche-Tard de poser un pied en France.