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La taxe Tobin européenne réduite à peau de chagrin





Que reste t-il du projet de taxe sur les transactions financières ? Plus grand chose : cette « taxe Tobin » à l'échelle européenne, dont l'ambition était portée Paris et Berlin, a plié sous le poids du lobby bancaire. Et d'un certain renoncement de la France.



(c) Shutterstock/EconomieMatin
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Ce projet de taxe était pourtant un des axes forts de l'élection présidentielle de François Hollande, mais il s'est heurté sur le mur du principe de réalité. BNP Paribas et la Société Générale sont des acteurs importants sur le marché des dérivés et il n'était pas question pour ces banques de souffrir d'une nouvelle taxe.

Les 34 milliards d'euros qu'auraient dû générer la TTF se sont réduits comme une peau de chagrin suite aux exigences des uns et des autres. La Grande-Bretagne a tout d'abord jeté tout son poids dans la bataille et réduit le périmètre de la taxe à onze pays. La Commission voulait taxer les actions et obligations à hauteur de 0,1%, et les dérivés de 0,01%. Mais le texte aujourd'hui en discussions ne représente plus que 4 milliards d'euros.

Et la proposition de la France de s'en tenir à la taxation des seuls CDS (contrats d'assurance contre le risque de défaut de paiement) va réduire les revenus à moins de 700 millions d'euros pour le bénéfice de Paris. Autant dire que l'Europe va mettre en place une usine à gaz pour des résultats au mieux médiocres.

L'Allemagne et l'Autriche vont-elles pouvoir sauver les meubles ? Ces pays, principaux partisans d'une ponction plus large, vont devoir batailler contre l'Hexagone qui a largement revu ses ambitions à la baisse.


9 Décembre 2014