La publicité en ligne recule, Google en fait les frais

À première vue, les résultats annoncés par Google pour le troisième trimestre dépeignent une entreprise en bonne santé : le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 69,1 milliards de dollars, soit 6% de plus qu'il y a un an. Le bénéfice net ressort à 14 milliards. Sur le papier, difficile de faire la fine bouche, même si les bénéfices sont légèrement inférieurs aux attentes.

Mais à y regarder de plus près, certaines données ne sont pas réjouissantes. C'est le cas en particulier pour la publicité sur YouTube, dont les recettes ont reculé de 2%. La plateforme de vidéos en ligne a engrangé 7 milliards de dollars cet été. Les analystes s'attendaient à de meilleurs résultats. Philipp Schindler, le directeur des ventes d'Alphabet, la maison-mère de Google, a déploré le « retrait » de certains annonceurs, en particulier ceux du secteur financier.

Surtout, ce recul semble annoncer de futures difficultés pour l'ensemble du marché de la publicité en ligne. Sundar Pichai, le patron d'Alphabet, a voulu prendre du recul : « Nous avons connu des périodes de croissance extraordinaires mais aussi des moments qui à mon avis servent à prendre le temps d'optimiser l'entreprise, pour nous assurer que nous sommes prêts pour la prochaine décennie de croissance », a-t-il commenté. Pour lui, « nous sommes dans l'un de ces moments ».

Autre signe du ralentissement perceptible au sein du groupe californien, le rythme des embauches s'est ralenti. Alphabet compte 187.000 salariés, c'est certes 13.000 de plus qu'au précédent trimestre mais la cadence est moins élevée que durant la crise sanitaire. La directrice financière, Ruth Porat, a expliqué que Google continuerait à « trouver de nouvelles personnes pour les rôles critiques, notamment des ingénieurs ».