L'assureur SFAM en liquidation judiciaire




La SFAM, connue pour ses assurances sur les produits multimédias, s'est vu imposer la liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Paris ce mercredi.



Un coup dur pour les consommateurs et pour les salariés

La décision a été prise suite à la demande de l'Urssaf Rhône-Alpes, qui réclamait au courtier une somme conséquente de 11,76 millions d'euros. La liquidation a été annoncée à l'issue d'une audience à huis clos, où Sadri Fegaier, PDG de la maison-mère Indexia, a choisi de ne pas répondre aux questions des médias ni aux doléances des nombreux consommateurs présents.

La situation se complique pour la SFAM, notamment au regard de son incapacité à produire les documents nécessaires pour justifier de sa capacité de remboursement. Cet état de fait a suscité l'inquiétude parmi les salariés, déjà affectés par des retards de paiement, ainsi que chez les consommateurs espérant le remboursement de prélèvements indus. La détresse des employés est palpable, comme le souligne un membre du comité social et économique présent lors de l'audience.

La cessation immédiate des activités de la SFAM à Romans-sur-Isère entraîne des conséquences directes pour les employés et ébranle la vie économique locale. Cette décision affecte également de nombreux consommateurs, qui expriment une certaine résignation face à la priorité accordée aux créanciers principaux, comme l'Urssaf, dans le cadre de la liquidation.

SFAM : entre dette et désarroi

Par ailleurs, la réputation de la SFAM avait déjà été ternie par des accusations de pratiques commerciales trompeuses, ayant conduit à une amende de 10 millions d'euros en 2019 après une enquête de la répression des fraudes. La justice ne s'est pas arrêtée là, puisque le courtier doit également faire face à un procès pour des faits similaires prévu pour septembre.

Les clients lésés et les salariés ne restent pas pour autant sans recours. Me Emma Leoty, avocate représentant les intérêts de plusieurs centaines de victimes, a déjà réussi à obtenir 300.000 euros de remboursements par voie amiable. D'autres actions judiciaires sont en cours, incluant deux procédures collectives visant à récupérer des dommages et intérêts pour les consommateurs affectés.

La crise de la SFAM reflète des enjeux plus larges dans le domaine des assurances multimédias, où la vigilance des consommateurs et des régulateurs semble plus nécessaire que jamais pour éviter des abus futurs. 


25 Avril 2024