L'Europe clémente avec la France




Il ne suffit pas de s'époumoner, il faut aussi ternir son engagement : la réduction des déficits, si elle paraît désormais bien engagée, ne devrait pas permettre à la France de passer sous le seuil des 3% de déficit en 2015. Bruxelles en prend acte.



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La France et les 3% de déficit, c'est une longue histoire de rendez-vous manqués. Déjà en 2013, l'Hexagone devait atteindre le chiffre magique… Mais c'était peine perdue, avec 4,3%. À l'époque, 8 pays sur les 28 de l'Union n'y étaient pas parvenus non plus, dont le Royaume-Uni, l'Espagne ou l'Irlande. Le poids économique de la France avait alors justifié d'un délai supplémentaire de deux ans pour que l'Hexagone remplisse sa mission.
 
Le rendez-vous des 3% était donc fixé à 2015, et le gouvernement n'a cessé de marteler depuis, que ce seuil est son objectif malgré les difficultés. En 2013, le déficit avait été estimé à 2,8% pour 2015, mais c'était peine perdue : tout indique que pour l'année prochaine, le déficit sera supérieur aux 3%. Dont acte : début mai, celui-ci a été estimé à 3,4%.
 
Mais la France, méritante, fait des efforts. La cure d'austérité qu'elle s'inflige, et qui menace d'atténuer la croissance et le pouvoir d'achat des Français, semble trouver grâce aux yeux des édiles bruxellois qui vont se contenter de taper sur les doigts des dirigeants du pays. Le plan d'économies prévu par Manuel Valls devrait ainsi atteindre les 54 milliards, dans lesquels ont trouve le fameux pacte de responsabilité en charge de relancer la compétitivité des entreprises.


2 Juin 2014