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Freelances en croissance, revenus sous pression





Derrière la progression continue du nombre de microentrepreneurs en France se dessine un écosystème hétérogène, à mi-chemin entre autonomie revendiquée et dépendance économique réelle. Pour les entreprises, comprendre cette dynamique devient essentiel.



Un statut en pleine expansion, des profils multiples

En 2022, la France comptait 4,4 millions de dirigeants, dont 1,8 million de microentrepreneurs. Ce statut, qui représente désormais près de la moitié des travailleurs indépendants non agricoles, séduit par sa simplicité administrative et sa flexibilité. Porté par les secteurs du transport, des services numériques, ou encore de la livraison à domicile, il constitue aujourd’hui un vecteur majeur d’entrée dans l’activité économique.

Mais cette dynamique recouvre des usages très différenciés. Une part importante de ces indépendants utilisent la microentreprise comme activité secondaire, en parallèle d’un emploi salarié : 31 % des microentrepreneurs sont dans ce cas. Loin d’être homogène, la population concernée va du jeune développeur freelance à l’artisan local en passant par l’intervenant en coaching ou formation. Une diversité qui complique la catégorisation mais enrichit les formes de collaboration.

Une réalité économique contrastée

Malgré l’élargissement du champ d’activité, les revenus restent faibles : 670 euros par mois en moyenne, contre 4030 euros pour les non-salariés classiques. Ce plafond de rentabilité limite les perspectives de croissance, d’autant que les plafonds de chiffre d’affaires restreignent l’essor des projets les plus ambitieux. Le statut est donc souvent perçu comme une étape transitoire plutôt qu’un modèle pérenne.

Autre signal d’alerte : 25 % des microentrepreneurs dépendent d’un seul client, les exposant à une forte vulnérabilité économique. Pour les entreprises qui externalisent certaines fonctions, cela suppose une vigilance accrue sur la gestion des relations contractuelles, le respect de l’indépendance des prestataires et la prévention des risques de requalification. Une meilleure structuration des partenariats peut permettre de pérenniser ces collaborations tout en sécurisant juridiquement les échanges.


22 Mai 2025