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Fincantieri va-t-il acheter les Chantiers de l'Atlantique ?





Les Chantiers de l'Atlantique vont-ils réellement être absorbés par Fincantieri ? L'opération doit être achevée au 31 décembre, mais le groupe italien n'a pas encore soumis des documents à la Commission européenne.



Enquête européenne

L'acquisition par Fincantieri des Chantiers de l'Atlantique devait être réalité le 31 décembre. Or, l'opération n'a pas reçu le feu vert de la Commission européenne pour une très bonne raison : le groupe italien n'a toujours pas soumis certains documents indispensables. Bruxelles a en effet enclenché une enquête approfondie dans ce dossier, craignant que cette vente ne déséquilibre la concurrence dans le secteur de la construction navale. C'est un véritable dialogue de sourds entre les parties : « les informations manquantes ne sont pas fournies par les parties », fait-on savoir à la Commission européenne, tandis que chez Fincantieri on assure avoir fait « fait tout ce que nous devions et pouvions faire. De notre côté, nous ne pouvons pas faire davantage ».

Le gouvernement français vient d'accorder un délai d'un mois supplémentaire afin que Fincantieri puisse fournir les documents réclamés par la Commission. Un sursis qui pourrait ne déboucher sur rien de concret. Au début du mois, Giampero Massolo le président du groupe avait indiqué que se posait la question de l'opportunité d'acquérir les Chantiers de l'Atlantique, si Bruxelles ne donnait pas de décision le 31 décembre. Mais sans les documents nécessaires pour l'enquête, comment rendre une décision ?

Enjeu de savoir-faire et d'emploi

Le dossier de l'achat des Chantiers de l'Atlantique est une véritable saga économique et politique. Suite à la faillite de la maison-mère du constructeur naval de Saint-Nazaire, le groupe Fincantieri a proposé de racheter les Chantiers en 2017. L'accord final prévoit l'acquisition de 50% des parts de l'entreprise contre un chèque de 59,7 millions d'euros. L'État français, qui possède actuellement 84,3% du capital des Chantiers, « prêterait » dans le nouveau schéma 1% du capital à Fincantieri. Si ce dernier ne respectait pas ses engagements, l'État pourrait reprendre ce pourcent.

La difficulté est que Fincantieri travaille avec le groupe chinois CSCC sur la construction de navires de croisière. Or, la construction navale de paquebots de plaisance demeure une spécialité européenne, et l'État français veut conserver ce savoir-faire sur le vieux continent. L'enjeu est également important pour l'emploi : les Chantiers emploient 3.100 personnes ainsi que 5.000 sous-traitants.


31 Décembre 2020

Tags : Fincantieri