Bernard Arnault contre « l’État gestionnaire » : une opposition frontale

Le 21 mai 2025, devant une commission d’enquête sénatoriale sur les aides publiques, Bernard Arnault a créé l’événement. En dénonçant frontalement « l’ingérence de l’État dans les entreprises privées », le PDG de LVMH a non seulement ciblé la stratégie économique d’Emmanuel Macron mais a aussi révélé, en creux, les fragilités croissantes de son empire. Sa prise de parole survient alors que la conjoncture bouscule le luxe français : droits de douane américains, chute du chiffre d’affaires, défiance des actionnaires. Dans ce contexte sous haute tension, les mots du milliardaire résonnent comme un acte de guerre douce envers l’État régulateur.
C’est avec une assurance glacée que Bernard Arnault a lancé : « Je crois qu’il est très mauvais pour l’État de se mêler de la gestion des entreprises privées, et en général, ça mène à la catastrophe ». Interrogé par des sénateurs sur la pertinence d’un encadrement accru des investissements à l’étranger, il a opposé une fin de non-recevoir à Emmanuel Macron, qui avait plaidé début avril pour un repli stratégique des groupes français face à l’agressivité commerciale américaine.
Mais Arnault n’entend pas brider les ambitions de LVMH : « Lorsque j’ai repris le groupe en 1989, Louis Vuitton produisait déjà aux États-Unis. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil ». Le milliardaire défend l’ouverture, pas la docilité. Il voit dans le patriotisme économique un slogan creux, un prétexte à une régulation contre-productive.
C’est avec une assurance glacée que Bernard Arnault a lancé : « Je crois qu’il est très mauvais pour l’État de se mêler de la gestion des entreprises privées, et en général, ça mène à la catastrophe ». Interrogé par des sénateurs sur la pertinence d’un encadrement accru des investissements à l’étranger, il a opposé une fin de non-recevoir à Emmanuel Macron, qui avait plaidé début avril pour un repli stratégique des groupes français face à l’agressivité commerciale américaine.
Mais Arnault n’entend pas brider les ambitions de LVMH : « Lorsque j’ai repris le groupe en 1989, Louis Vuitton produisait déjà aux États-Unis. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil ». Le milliardaire défend l’ouverture, pas la docilité. Il voit dans le patriotisme économique un slogan creux, un prétexte à une régulation contre-productive.
Le lien américain : entre intérêt stratégique et calcul fiscal
Si Bernard Arnault refuse de réduire les investissements aux États-Unis, c’est aussi parce que LVMH y est solidement implanté. Trois ateliers Louis Vuitton y sont actifs, dont un au Texas, fief de Donald Trump, que le patron du luxe avait visité lors de son investiture. Il s’agit d’un ancrage stratégique : « C’est un avantage dans le contexte des droits de douane américains », a-t-il affirmé. La menace protectionniste américaine, loin de dissuader LVMH, renforce sa logique d’adaptation par la production locale.
Mais cette position nourrit aussi la suspicion d’optimisation fiscale. En janvier 2025, Bernard Arnault avait fustigé les mesures françaises, qualifiant la surtaxe envisagée pour les grandes entreprises d’« incitation à la délocalisation ». Une déclaration explosive dans un contexte où sa fortune, bien que toujours colossale, s’est récemment érodée.
Mais cette position nourrit aussi la suspicion d’optimisation fiscale. En janvier 2025, Bernard Arnault avait fustigé les mesures françaises, qualifiant la surtaxe envisagée pour les grandes entreprises d’« incitation à la délocalisation ». Une déclaration explosive dans un contexte où sa fortune, bien que toujours colossale, s’est récemment érodée.
Un géant fragilisé : LVMH sous le feu des marchés
Malgré ses certitudes affichées, Arnault doit faire face à des vents contraires. Le groupe LVMH, longtemps considéré comme indéboulonnable, a vu son chiffre d’affaires dégringoler au premier trimestre 2025. Les ventes aux États-Unis ont chuté de 3%, celles en Asie hors Japon de 11%. Résultat : une perte de 15 milliards de dollars pour Arnault et une chute de 15% de l’action en Bourse.
Pis encore, le numéro un mondial du luxe a été doublé par Hermès, son éternel rival. Une perte symbolique pour LVMH, qui n’est plus la première capitalisation du secteur. L’âge d’or du luxe semble s’effriter, et la reprise post-COVID n’a pas suffi à restaurer les marges historiques.
Pis encore, le numéro un mondial du luxe a été doublé par Hermès, son éternel rival. Une perte symbolique pour LVMH, qui n’est plus la première capitalisation du secteur. L’âge d’or du luxe semble s’effriter, et la reprise post-COVID n’a pas suffi à restaurer les marges historiques.
Une succession sous silence : l’ombre de l’incertitude
À 76 ans, Bernard Arnault s’accroche aux commandes. En 2022, il avait fait repousser l’âge limite statutaire du PDG de 75 à 80 ans. En 2025, il souhaite prolonger à nouveau, jusqu’à 85 ans. Cette concentration du pouvoir inquiète. Bien que ses cinq enfants soient tous à la tête de marques stratégiques, aucun successeur n’a été désigné.
Le directeur général adjoint, Stéphane Bianchi, tente de rassurer : « Il y a bien dans les cartons de LVMH des plans de successions à Bernard Arnault, mais ils n’ont pas vocation à être rendus publics ». Mais cette opacité entretient la fébrilité des actionnaires et alimente le soupçon d’un empire bâti pour l’éternité… ou pour l’abîme.
Le directeur général adjoint, Stéphane Bianchi, tente de rassurer : « Il y a bien dans les cartons de LVMH des plans de successions à Bernard Arnault, mais ils n’ont pas vocation à être rendus publics ». Mais cette opacité entretient la fébrilité des actionnaires et alimente le soupçon d’un empire bâti pour l’éternité… ou pour l’abîme.