Allemagne : plus dure sera la chute




La France est peut-être « l'homme malade de l'Europe », mais ce titre, qui était celui détenu par l'Allemagne il y a une dizaine d'années (avant que le pays n'entame son programme d'amélioration de la compétitivité), pourrait bien revenir entre les mains de l'Allemagne.



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Affirmation iconoclaste ? Certes. L'Allemagne s'est rarement aussi bien portée. Mais les signes d'essoufflement commencent à s'empiler, à tel point que certains observateurs, comme le chef du service économique de Die Welt, parle de « bulle » et même de « chant du cygne ». Que se passe t-il ?
 
Il y a tout d'abord les données conjoncturelles : quand la France assure tant bien que mal un taux de croissance nul au second trimestre, outre Rhin on a affiché une croissance négative de -0,2%. Le ministre de l'Économie Sigmar Gabriel a également prévenu que la croissance ne serait pas aussi forte qu'attendu (le gouvernement allemand a prévu 1,8% pour 2014). La baisse de l'Euro par rapport au dollars, orchestrée par la BCE afin de soutenir et relancer l'économie dans la zone euro, et la crise en Ukraine sont susceptibles de ralentir le moteur allemand.
 
Toutefois, ces deux aléas ne sont pas de nature à affecter structurellement l'économie de l'Allemagne. Ce qui préoccupe les économistes, c'est surtout l'effondrement démographique du pays; la pauvreté toucherait un enfant sur cinq; les salaires progressent moins vite que partout ailleurs en Europe. Des faiblesses qui scelleraient l'avenir du pays qui certes, fait figure de moteur de l'économie en Europe, mais qui n'aurait que des semelles d'argile. Difficile à croire aujourd'hui alors que tout semble aller pour le mieux…


29 Septembre 2014