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Stellantis dément les rumeurs de fusion avec Renault





Depuis les années 1970, l'idée de rapprocher Renault et PSA, aujourd'hui intégré au groupe Stellantis, refait périodiquement surface dans les cercles politiques et industriels français. Récemment, des rumeurs ont émergé concernant une possible fusion entre Renault et Stellantis, suite à l'abandon par Renault de son projet de mise en Bourse de sa filiale électrique Ampere.



Le spectre d'une fusion historique

Ces spéculations ont été alimentées par des informations publiées par le journal italien Il Messaggero, suggérant que le gouvernement français, actionnaire des deux groupes, envisagerait un tel rapprochement. Toutefois, cette idée a été rapidement démentie par John Elkann, président de Stellantis, affirmant qu'aucun projet de fusion n'était à l'étude.

L'éventualité d'une fusion entre Renault et Stellantis soulève plusieurs interrogations sur sa faisabilité. Un tel rapprochement augmenterait le nombre de marques en concurrence au sein d'un même groupe, exacerbant les défis liés à la gestion des différentes identités automobiles. Stellantis gère déjà quatre marques en concurrence directe en Europe, et l'ajout de Renault et Dacia ne ferait qu'accentuer cette situation. 

Par ailleurs, une fusion risquerait de créer des redondances industrielles significatives, avec des conséquences potentiellement désastreuses pour l'emploi et la capacité de production en France, où les deux groupes possèdent d'importants centres de développement et de production.

Complexités et concurrence entre Renault et Stellantis

Outre les défis industriels, une fusion entre Renault et Stellantis se heurterait à des obstacles réglementaires majeurs. Les autorités de la concurrence, notamment européennes, seraient susceptibles d'intervenir, compte tenu des parts de marché cumulées que détiendraient les deux entités, dépassant celles du groupe Volkswagen en Europe. Cette concentration de marché soulève des préoccupations en termes de position dominante et de diversité de l'offre pour les consommateurs.

Les rumeurs de fusion interviennent dans un contexte de préoccupations croissantes quant à l'avenir de Renault, notamment suite à l'affaiblissement de son alliance avec Nissan. Parallèlement, des questions se posent sur la direction future de Stellantis, particulièrement en ce qui concerne la succession de Carlos Tavares. Les enjeux ne sont pas uniquement industriels mais également géopolitiques, avec des implications potentielles pour l'équilibre des pouvoirs au sein du groupe franco-italo-américain et les relations franco-italiennes, notamment vis-à-vis du gouvernement de Giorgia Meloni en Italie.

Bien que l'idée d'une fusion entre Renault et Stellantis présente un intérêt théorique en termes de consolidation industrielle, elle se heurte à de multiples défis pratiques, réglementaires et politiques. Les récentes déclarations des dirigeants de Stellantis mettent en évidence la complexité de telles opérations dans un secteur automobile européen déjà très concentré et compétitif. 


8 Février 2024