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Prêt-à-Porter : au tour de GPE d’être en redressement judiciaire





Le redressement judiciaire devient, hélas, un terme familier du secteur du prêt-à-porter, révélateur de la crise que traverse le secteur. Depuis fin 2022, les faillites et les redressements se sont succédés, parfois avec la disparition de marques majeures du secteur en France comme Camaïeu. Et il semblerait que ce ne soit pas encore terminé.



GPE placée à son tour en redressement judiciaire

La dernière victime de la crise du prêt-à-porter en France a été annoncée le 14 mars 2024. Générale pour l'Enfant (GPE), la société mère derrière les marques emblématiques pour enfants Du Pareil Au Même (DPAM) et Sergent Major, s'est vue contrainte de déclarer un redressement judiciaire. Une étape qui suit la déclaration de cessation de paiements effectuée le 6 mars 2024 et ouvre une période d'observation de six mois jusqu'au 16 septembre 2024.

Le contexte économique récent a exercé une pression sans précédent sur le secteur de la mode, déjà vulnérable. Les crises sociales, la pandémie de Covid-19, la crise énergétique et l'inflation ont formé un cocktail dévastateur. Pour GPE, la situation s'est particulièrement détériorée lors de la pandémie, avec la fermeture obligatoire des boutiques, entraînant une chute de 100 millions d'euros de son chiffre d'affaires. Malgré une tentative de récupération, le chiffre d'affaires de GPE a atteint 275 millions d'euros en 2022, insuffisant pour éviter la situation actuelle.

Le secteur miné par la fast-fashion ?

Ce n'est pas seulement GPE qui souffre : l'ensemble du secteur du prêt-à-porter est en crise. Des marques autrefois ont été liquidées, des magasins fermés, et des milliers d'emplois perdus. Après la pandémie, l’inflation a frappé. Et un nouveau concurrent a pris le dessus : les géants chinois de la fast-fashion, Shein en tête. Ces mastodontes de la vente par Internet multiplient les bas prix et les produits à un rythme que ne peut pas suivre l’industrie occidentale.

Sans doute une des raisons, outre la question écologique, qui a poussé le gouvernement à lancer une guerre frontale contre la fast-fashion. L’exécutif prévoit de mettre en place un malus financier sur les achats de ces produits, espérant les rendre moins intéressants pour le consommateur.


20 Mars 2024