Interrogé lundi matin sur BFMTV, le porte-parole du ministère de l’Intérieur a ainsi précisé que l’application UberPOP, qui permet à un particulier de s’improviser chauffeur de VTC, ces véhicules de tourisme avec chauffeur qui font tant d’ombre aux taxis, serait interdite à la rentrée, à compter du 1er janvier 2015, date d’entrée en vigueur de la loi Thévenoud, sur la régulation de la concurrence avec les taxis.
Une réponse claire et efficace à la mobilisation des taxis, depuis ce début de semaine, dans la région parisienne. La corporation a en effet lancé, depuis lundi matin, une opération escargot à partir des aéroports parisiens, et à destination de la place Vauban, en face de l’Ecole militaire, dans le 7ème arrondissement à Paris. Une opération qui avait pour but de dénoncer la concurrence déloyale portée par les VTC contre les taxis traditionnels.
Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Pierre-Henry Brandet, a assuré que la loi Thévenoud était encore plus contraignante pour des sociétés comme Uber, qui n’a pour l’instant pas réagi à cette mesure. Une interdiction qui sanctionne notamment les contrevenants de deux ans de prison et 300 000 euros d’amende.
Uber, la société de Véhicules de Tourisme avec Chauffeur (VTC) née à San Francisco et qui depuis quelques années tente par tous les moyens de s'attaquer au marché des taxis européens, ne cesse de faire parler d'elle. Après les manifestations en France et en Italie et les décisions de justice concernant l'attente des VTC par rapport aux Taxis en France, voilà que la Belgique passe un cap.
Un tribunal de Bruxelles a en effet tranché et déclaré tout simplement que l'activité de Uber dans le pays n'est pas conforme à la réglementation en vigueur. Le tribunal a justifié cette décision par l'absence de licence des chauffeurs des VTC et le manque de respect de la réglementation appliquée aux taxis traditionnels.
Une décision très forte qui a obtenu le soutien du ministre des Transports belge, Brigitte Grouwels mais qui n'a pas manqué de soulevé des critiques aux plus hautes instances de l'Union Européenne. En l'occurrence, Neelie Kroes, Commissaire européenne pour l'Agenda Digitale, estime que cette décision est « absurde » et qu'elle n'est pas justifiée par « la protection des consommateurs mais plutôt par la protection du lobby des taxis ».
Toutefois, la décision est bien là et Uber est, de fait, interdite en Belgique. Les chauffeurs des VTC supris en train de conduire malgré l'interdiction s'exposent désormais à une amende de 10 000 euros en Belgique, la décision ayant un effet immédiat.
Pourtant, les hautes instances de Uber ne se sont pas dites surprises de cette décision. « Uber a dû affronter de nombreuses épreuves et surmonter beaucoup de résistance dans les nombreuses villes où elle a lancé son service » ont commenté les dirigeants.