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Alstom va t-il penser pour l'Américain ou l'Allemand ?





Alstom est au coeur de l'actualité politico-économique depuis que General Electric (GE) a dévoilé ses intentions d'acquisition de la branche Énergie du groupe français.



Le gouvernement, mis au pied du mur, s'est fortement engagé sur ce dossier économiquement explosif. La branche Énergie d'Alstom est une activité stratégique pour l'État. Le groupe fournit des équipements pour les centrales électriques; dans le plan de GE, l'activité de fabrication des trains TGV resterait dans le giron français. L'Américain s'emparerait de 73% du chiffre d'affaires d'Alstom, avec un chèque de 10 milliards d'euros. Afin de remporter le morceau, GE propose de relocaliser en France certaines activités dispersées en Europe, et de faire de la France sa base arrière mondiale pour les éoliennes.
 
Oui mais voilà : le gouvernement voit d'un oeil mauvais la technologie Alstom et les emplois partir sous le drapeau américain. C'est pourquoi Arnaud Montebourg, ministre de l'Économie, a mis au point une contre-offre avec l'aide de Martin Bouygues, détenteur de 29,4% d'Alstom et premier actionnaire du groupe… et candidat malheureux au rachat de SFR.
 
Le gouvernement a donc sorti de son chapeau l'offre de Siemens. L'Allemand s'engage lui aussi à reprendre l'activité Énergie d'Alstom, à donner à Alstom une partie de sa structure de construction d'engins ferroviaires, et à ne pas toucher à l'emploi pendant au moins trois ans. Seul hic : les activités de Siemens et d'Alstom se recoupent sur bien des points, tandis que celles d'Alstom avec GE sont complémentaires et ont plus de sens d'un point de vue industriel. Le scénario SFR/Numericable/Bouygues se répète…
 
Le conseil d'administration d'Alstom se réunira ce mercredi pour décider de la conduite à suivre. D'ici là, les pressions resteront fortes.


28 Avril 2014