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Le C-series de Bombardier : un défi face à la concurrence d’Airbus et de Boeing





Le C-Series (CS100) a effectué son premier vol d’essai avec succès le 16 septembre 2013 à Montréal, une étape importante dans le développement de la nouvelle gamme d’avions de ligne monocouloirs contenant de 110 à 160 sièges. Le C-series 100 ou CS100 a donc décollé et atterri sans encombre, ce qui marque le début d’une période de vols-tests d’une durée totale de 2400 heures à l’issue de laquelle le nouvel appareil doit décrocher la certification nécessaire pour effectuer des vols commerciaux.



Bombardier CS 100 - Crédit photo : Alexandre Gouger
Bombardier CS 100 - Crédit photo : Alexandre Gouger

Un appareil conçu pour la performance

La gamme d’appareils moyen-courrier développée par Bombardier permettrait de gagner 15 % en consommation d’énergie en comparaison aux avions évoluant actuellement sur le marché, tout en économisant 25 % des coûts liés aux opérations de maintenance. Si la version testée en septembre 2013 s’adresse principalement aux compagnies régionales, le CS300 s’implantera sur le segment des monocouloirs de 130 à 160 sièges et vise à entrer en concurrence directe avec les Boeing 737 et les Airbus A320.
 
Les performances des C-series sont actuellement, en 2013, au-dessus de la concurrence notamment en termes de rayon d’action et de nuisance sonore (au-delà de la consommation et de la maintenance). Mais la stratégie de l’avionneur québécois est avant tout de cibler des compagnies souhaitant constituer une offre de fréquence de voyage importante, particulièrement pour les professionnels devant utiliser ce genre de vols régulièrement. Auparavant cantonnée à une clientèle haut de gamme et spécifique en ciblant les jets d’affaires et les avions spéciaux (comme les canadairs), la société a ainsi investi 3,4 milliards de dollars pour se lancer dans la production d’avions destinés à assurer des vols commerciaux. Le programme de Bombardier se concentre toutefois sur un secteur dominé par deux géants de l’aéronautique : Boeing et Airbus.

Des commandes qui restent faibles

À l’heure actuelle, Bombardier ne comptabilise que 177 commandes fermes alors que l’objectif est de totaliser 300 commandes à la date d’entrée en service de la série C-series. Et parmi les commanditaires, seule Lufthansa lui accorde le crédit d’une grosse compagnie aérienne (la société en a commandé 30 exemplaires). Le Salon du Bourget, où était attendu un gros flux de commandes, n’a pas eu l’effet escompté sur les ventes. Sa fiabilité reste encore à prouver, car malgré ses 177 commandes fermes, ainsi que 211 options, le C-series reste loin derrière les commandes d’A320 NEO et de Boeing 737 Max qui sont les nouveaux modèles monocouloirs des deux géants du marché (les commandes s’élèvent respectivement à 2425 et 1498 appareils). D’autant plus que le programme C-series a été lancé il y a cinq ans, tandis que les deux derniers l’ont été il y en a seulement deux. Dès lors, Bombardier se trouve engagée dans une course à la réputation en face des deux avionneurs mondiaux dont la notoriété n’est plus à faire.


17 Septembre 2013