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Formation professionnelle : A quoi servent les OPCA ?





« OPCA » pour Organisme paritaire collecteur agréé : un acronyme de plus dans l’univers déjà complexe de la formation professionnelle. Beaucoup de salariés et de chefs d’entreprise ignorent jusqu’à leur existence. Les initiés quant à eux ont parfois du mal à déterminer la portée exacte des missions qui leur incombent. Un paradoxe quand on sait l’étendue de celles-ci dans un contexte économique qui fait de l’emploi le défi n°1 des politiques publiques.



Formation professionnelle : A quoi servent les OPCA ?

Qu’est-ce qu’un OPCA ?

Les OPCA ont pour fonction principale de collecter et de gérer les fonds engagés par les entreprises au titre du financement de la formation professionnelle. A moins qu’un accord collectif désigne tel ou tel OPCA, le chef d’entreprise est libre de choisir celui avec lequel il souhaite travailler. Les OPCA prennent la forme d’associations à gestion paritaire, ils sont donc pilotés par un conseil d’administration composé de représentants patronaux et salariés. Pour être autorisé à collecter et à financer des actions de formation, l’OPCA doit être agréé par l’État selon un certain nombre de critères récemment modifiés par une loi de 2009. Ce texte a notamment fixé un solde minimum de collecte pour chaque OPCA. Les organismes collectant des montants inférieurs à 100 millions d’euros par an se sont vus contraints de fusionner ou de rejoindre les gros calibres du secteur. Près d’une trentaine d’OPCA ont de fait disparu du paysage qui comporte, depuis janvier 2012, 20 acteurs dotés d’une taille critique suffisante pour répondre plus efficacement aux besoins des salariés et des entreprises. 
 
Ce mouvement de concentration a contribué à faire évoluer l’offre proposée par les OPCA en matière de formation tout au long de la vie ; moins nombreux, ils n’en restent pas moins concurrents. D’autant plus dans un contexte où de nombreux chefs d’entreprise, qui ont vu leur OPCA disparaitre, ont été poussés à étudier les atouts et faiblesses de l’offre restant sur le marché. Cela a donné lieu à un grand jeu de chaises musicales qui a duré une bonne partie de l’année 2012. Aujourd’hui, les choses ne sont pas tout à fait figées mais chacun ou presque a trouvé où cotiser dans les meilleures conditions possibles.

Parmi les OPCA: comment s'y retrouver ?

Pour faire simple, considérons que la grande famille des OPCA se divise en 3 catégories : les OPCA interprofessionnels, les OPCA sectoriels et les OPCA professionnels.
 
Les plus grands OPCA en termes de collecte sont interprofessionnels et interbranches : toute entreprise peut y adhérer quelque soit sa taille ou son secteur d’activité. Généralistes, dotés d’une force de frappe proportionnelle aux cotisations qu’ils perçoivent, ils disposent d’une gamme très complète de services élaborée pour convenir à tout type de société sur l’ensemble du territoire. Parmi les OPCA « interpro » les plus dynamiques et les plus importants figure OPCALIA qui collecte 650 millions d’euros chaque année auprès de ses quelques 110 000 entreprises adhérentes (Essentiellement des PME et des TPE). Cet argent est un investissement ensuite redistribué sous forme de conseils en ressources humaines, d’informations pratiques, de dispositifs d’aide à l’embauche et surtout d’accompagnement dans la mise en œuvre des dispositifs de formation. En 2012, plus de 710 millions d’euros ont été engagés incluant les cofinancements mobilisés par Opcalia. A noter l’engagement d’Opcalia contre l’illettrisme avec son dispositif  1001 Lettres aux personnes qui ont « désappris » la lecture ou l’écriture, public très vulnérable face aux aléas professionnels.
 
La plupart des OPCA ne sont pas interprofessionnels mais choisissent de répondre aux besoins du marché en se consacrant à un secteur d’activité particulier : ils forment le gros du bataillon des OPCA, ce sont les « sectoriels ». Citons par exemple le FAFIH, l’OPCA de l’hôtellerie et de la restauration, qui adapte son offre de service aux spécificités des métiers qu’il couvre et constitue une porte d’entrée privilégiée sur ce marché de l’emploi particulièrement porteur.
 
La troisième catégorie d’OPCA s’adresse à des professions à statuts spécifiques. C’est le cas du FAF.TT, le Fonds d’assurance formation du travail temporaire. Cet OPCA offre ses services aux intérimaires et réponds à des problématiques spécifiques que rencontrent ces professionnels. D’après l’Observatoire de l’emploi et des métiers, partenaires de l’OPCA, le nombre d’intérimaires qui « envisage l’intérim comme une solution d’attente » ne cesse d’augmenter. Dans un tel contexte, permettre à ces salariés d’affiner leur projet professionnel en se réorientant devient une nécessité pour le FAF.TT. Pour satisfaire la demande de ces travailleurs temporaires, le FAF.TT déploie donc des solutions de reconversion personnalisées, dispositif de conseil et bilan de compétence à l’appui.
 
Chevilles ouvrières de nos politiques publiques de l’emploi, partenaires des chefs d’entreprises mais aussi des salariés dans la construction de leurs parcours professionnels, les OPCA auraient tout intérêt a communiquer davantage sur leurs missions et réalisations s’ils ne veulent pas faire les frais des critiques adressées à notre système de formation. 


15 Mars 2013